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INFOS EHPAD

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Sources : articles parus dans divers journaux

 

"Nous allons vers un nouveau modèle d’Ehpad" : la députée Laurence Cristol à la manœuvre sur la loi Bien veillir

Scandale dans les Ehpad : "La réaction politique n’est pas au niveau", estime Victor Castanet, un an après ses révélations

Scandale Orpea : manque de nourriture, profit, argent public... le rapport accablant du gouvernement

. Scandale des Ehpad : l'Etat porte plainte contre Orpéa et va demander "la restitution des dotations publiques"

Cash investigation sur les Ehpad : prix des repas, embauches sans diplôme... les moments forts de l'émission

Cash investigation sur les Ehpad : quels sont les établissements dans le viseur d'Elise Lucet ce mardi

Bienveillance ou maltraitance dans les Ehpad : dans l’angle mort des contrôles

Scandale dans les Ehpad : après Orpea, les établissements Korian visés eux aussi par des familles

Scandale Orpea : si vous n'avez pas tout suivi, on vous résume l'affaire des Ehpad en 10 points

Scandale des Ehpad : l'ex-patron d'Orpea a vendu des actions avant la sortie du livre choc "Les Fossoyeurs"

Scandale dans les Ehpad : pour l'auteur de l'enquête Victor Castanet, "les contrôles sont trop rares"

Maltraitances dans les Ehpad : le directeur général d'Orpea démis de ses fonctions

Scandale dans les Ehpad : la ministre de l'Autonomie, veille à répondre "à chacun des signalements"

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"Nous allons vers un nouveau modèle d’Ehpad" : la députée Laurence Cristol à la manœuvre sur la loi Bien veillir

Midi Libre - Jean- Michel Mart - Ludovic Trabuchet

La députée Renaissance de l'Hérault, Laurence Cristol, est rapporteure de la loi "Bien veillir", dont l'examen aura lieu fin novembre

Rapporteure du texte sur le grand âge qui sera présenté le 20 novembre à l'Assemblée nationale, l'élue Renaissance de la 3e circonscription de l'Hérault, médecin dans le civil, évoque les enjeux d'un texte très attendu pour répondre aux difficultés du secteur.

Le projet de loi "Bien vieillir" a été reporté à deux reprises, au grand dam du secteur. Quand sera-t-il examiné ?

Le 13 avril, quand nous avons commencé à l’étudier en hémicycle, nous n’avons pas pu aller au bout de l’examen. Il y a eu un report, en juillet, pour laisser la place au projet de loi sur les reconstructions après les émeutes, mais nous reprendrons les débats le 20 novembre et je vous confirme qu’il y a une forte attente de tous les acteurs du grand âge.

Même si, lors des premiers débats, le projet a été décrié ?

Certains ont parlé de coquilles vides, mais il a été extrêmement enrichi. Nous sommes passés de 14 articles à 49, nous avons déjà accepté 86 amendements dont la moitié émane de l’opposition. Le projet prévoit désormais une loi de programmation pluriannuelle sur le grand âge ou la création d’un service public départemental de l’autonomie, c’est-à-dire un guichet unique qui permet d’avoir accès à tous les services de l’avancée en âge. En première intention, nous avions aussi envisagé une conférence nationale de l’autonomie avec l’ambition de porter une vraie politique de prévention. C’est primordial, car si nous avons gagné en espérance de vie, ce n’est pas le cas en termes d’autonomie. Dans les années 2000, les Ehpad étaient de vrais lieux de vie, ils se rapprochent aujourd’hui des centres de longs séjours avec des résidents devenus des patients qui nécessitent des soins importants, donc plus d’encadrement.

Et de moyens...

C’est vrai. De nombreux Ehpad sont aujourd’hui en difficulté, on doit donner plus de moyens financiers et humains aux prises en charge des résidents, c’est tout l’objectif de la réflexion. On a entendu le rapport qui préconise la fusion des sections soins et dépendance sous couvert de l’ARS. Le projet de loi "Bien vieillir", comme le projet de loi de financement de la sécurité sociale, avance sur ce sujet. Cela permettra d’acter que nous allons vers un nouveau modèle d’Ehpad, et avec ce changement de gouvernance dans un premier temps, nous permettrons plus de lisibilité sur les moyens qui seront alloués.

Sera-ce suffisant alors que notre population vieillit ?

Nous sommes en transition démographique, puisqu’en 2030, nous compterons plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 15 ans. C’est un véritable enjeu, un changement de société que l’on ne gérera pas en une seule loi et qui implique jusqu’à revoir notre mode de vie. Il faudra par exemple sortir du cadre exclusif domicile-Ehpad, notre proposition de loi acte ainsi la transition domiciliaire en proposant de l’habitat inclusif, du baluchonnage...

Il faut voir cette loi "bien vieillir" comme une première pierre à l’édifice. Ou une deuxième, après la création en 2020 de la 5e branche dédiée à l’autonomie qui a déjà apporté 10 milliards d’euros de fonds supplémentaires en cinq ans, auxquels on ajoutera 0,15 % de la CSG dès 2024. On donne déjà des moyens financiers importants et la loi de programmation pluri-annuelle permettra de les pérenniser. Et d’avancer aussi sur des sujets majeurs comme la formation des professionnels.

Sur le personnel, déjà, il y a urgence. De nombreux Ehpad n’arrivent pas à recruter...

C’est toute la filière sanitaire et médico-sociale qui est en difficulté. Dans l’Hérault par exemple, les aides à domicile figurent parmi les trois métiers où la tension est la plus forte. On va inscrire dans la loi l’objectif de 50 000 recrutements en Ehpad à l’échelle du mandat. Il faut aussi travailler sur la formation, l’attractivité des métiers. On va encore étendre les missions du médecin coordinateur, une avancée qui facilitera le travail donc le recrutement. Mais là aussi, ça ne se résoudra pas d’un claquement de doigts.

Comment la loi permettra de faire face au scandale Orpea ?

Cela me gêne de parler de maltraitance car la très grande majorité des personnels sont dans la bienveillance et se dévouent pour les résidents. Mais ce scandale a existé et il faut permettre que cela n’arrive plus. Il y aura des contrôles accrus tous les deux ans, des recommandations sur le taux d’encadrement et les établissements devront indiquer celui-ci. On veut aussi que 10 à 15 %des bénéfices soient reversés dans le bien-être des résidents.

Les vieux méritent mieux, a lancé la Fnadepa. La loi "Bien vieillir" y répondra ?

Elle pose en tout cas les fondations pour demain. On a tiré le fil de la pelote pour parvenir à une proposition de loi qui a montré sa pertinence et que la ministre Aurore Bergé, qui présentera bientôt sa feuille de route, ne s’interdit pas d’enrichir encore.

 

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Scandale dans les Ehpad : "La réaction politique n’est pas au niveau", estime Victor Castanet, un an après ses révélations

Un an après la sortie du livre “Les Fossoyeurs” qui a ébranlé le secteur du grand âge, qu’est-ce qui a changé ? État des lieux avec le journaliste qui publie ce 25 janvier une version augmentée de son ouvrage.

Vous publiez une nouvelle version du livre Les Fossoyeurs, avec dix chapitres inédits. Porte-t-elle d’autres révélations ?

Oui, je raconte toute la campagne de communication qui a été mise en place pour réduire l’impact de l'enquête, les acteurs de l’ombre missionnés par Orpea pour faire en sorte que l’information n’arrive pas auprès du grand public, les sociétés d’intelligence économique, de communication, les instituts missionnés pour mettre en place un sondage quelques jours avant la sortie du livre. Cela m’intéressait de raconter au public la manière dont l’information peut être manipulée.

Je raconte aussi les suites de l’enquête, les malversations financières au sein de l’ancienne direction générale d’Orpea sur lesquelles enquête le parquet de Versailles, avec une plainte notamment pour abus de biens sociaux de la nouvelle direction qui a découvert des situations de conflits d’intérêts entre des sociétés prestataires qui surfacturaient Orpea et dont les bénéficiaires pouvaient être d'anciens dirigeants du groupe.

Je raconte aussi les suites politiques du livre, la manière dont les hommes politiques se sont emparés de ce livre et notamment dont le gouvernement a réagi.

La réponse des pouvoirs publics est-elle été à la hauteur des enjeux ?

La réaction politique n'est pas au niveau. Tout le monde s'attendait à l'annonce de cette fameuse loi grand âge, attendue depuis des années.

Le pouvoir, comme d'autres gouvernements avant lui, n'a pas pris ce sujet à bras-le-corps. Cela fait très longtemps que les pouvoirs publics sont alertés et que rien n'est fait.

Il y a toujours un sujet plus important que la prise en charge des personnes âgées. À un moment, cela devient problématique et ce qui était une erreur devient une faute politique.

Il y a eu des renforcements de l'efficacité des contrôles, on a comblé des trous de la raquette au niveau de la législation. Mais sur des réformes de fond, sur les points essentiels, par exemple des indicateurs de qualité transparents pour les familles, corrélés au financement des Ehpad, sur tout un tas de points structurants il n'y a pas encore eu de révolution.

Alors que les familles attendent cela pour être rassurées et les salariés pour avoir de meilleures conditions de travail.

Même les grands gestionnaires privés attendent que l'Etat s'empare du sujet, car ils savent qu'aujourd'hui il y a une crise de confiance énorme de la part des familles, des salariés, ils ont du mal à recruter. Pour que le secteur sorte de cette crise par le haut, il faut que le politique s'en empare et réglemente.

Un an après, un livre enrichi, des efforts affichés par Orpea, de multiples contrôles
Victor Castanet, journaliste indépendant récompensé par le prix Albert-Londres publie, ce mardi, en version poche (J’ai lu, 9,50€, 512 p.) une version augmentée de son ouvrage Les Fossoyeurs. Écoulé à 170 000 exemplaires, il avait jeté une lumière crue sur les dérives systémiques chez Orpea. La version 2023, enrichie de dix chapitres, éclaire notamment les coulisses de l’affaire, les jeux politiques et médiatiques troubles et la réaction de la majorité, qui aurait songé un temps à nationaliser le groupe, mais n’a pas été au rendez-vous pour l’heure de la loi sur le grand âge. Depuis un an, 1 400 Ehpad ont été contrôlés avec 1 500 recommandations ou injonctions et 11 saisines du parquet, selon le gouvernement. La nouvelle équipe dirigeante d’Orpea dit, elle, avoir assaini ses pratiques et mis fin notamment aux rationnements.

Est-ce à dire que toutes ces dérives que vous décriviez dans la première version des Fossoyeurs (pensionnaires rationnés personnels malmenés, etc.) sont toujours d'actualité ?

Dans mon livre, je parle de maltraitances systémiques, entraînées par une optimisation des coûts extrêmement brutale mise en place par le siège d'Orpea et par des pratiques en matière de gestion de l'argent public.

Il va y avoir des changements, sur les marges arrière réalisées sur les produits de santé, les excédents de dotation sur les postes de soignants. Ce système a été stoppé parce que les autorités de contrôle en ont pleinement connaissance, les médias surveillent et les contrôles vont être renforcés.

En revanche, sur des problèmes de fond, c’est-à-dire le nombre de soignants, la stabilité des équipes qui sont le premier rempart à la maltraitance, il n'y a pas encore eu de changements en profondeur.

Et tant qu'il n'y aura pas d'encadrement des taux de marge, c’est-à-dire du niveau de lucrativité de ces groupes, il y a toujours un risque de pression financière importante sur les Ehpad.

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Depuis la sortie de votre livre, avez-vous reçu de nouveaux témoignages décrivant des situations de souffrance ?

J'ai reçu plusieurs milliers de mails et courriers dont plusieurs centaines m'alertaient sur des dysfonctionnements en Ehpad, avec presque quotidiennement des témoignages de familles et aussi des témoignages de directeur d'établissement m'expliquant la pression financière du siège qui pèse sur leurs épaules, notamment pour remplir leurs établissements.

Vous avez soulevé aussi le problème de la dénutrition des résidents dans certains Ehpad, avec le recours au protipulse. Est-ce une pratique généralisée ?

Je ne peux parler que ce qui a été mis en place à une époque par le groupe Orpea sur lequel j'ai enquêté. Effectivement, c'est un point qui m'a marqué, qui m'a été raconté par un certain nombre de témoins, notamment de chefs cuisiniers : la politique d'Orpea à un moment donné face à un taux de dénutrition important dans certaines résidences a été de mettre en place une poudre hyperprotéinée, qui s'appelle protipulse, pour compenser ces déficits en protéines.

Les chefs cuisiniers me racontaient que notamment pendant le Covid, on les a obligés à mettre des proportions très importantes de protipulse, le soir dans les soupes et que cela devenait immangeable. Ils avaient le sentiment à ce moment-là d'être maltraitants. Donc certains osaient jeter une boîte de protipulse pour ne pas la mettre dans a soupe, d'autres non, c'était très compliqué à une époque pour les chefs cuisiniers d'Orpea de travailler.

D'ailleurs, ce que je racontais dans le livre sur les rationnements alimentaires a été confirmé ensuite par une enquête du Monde qui a eu accès aux fiches repas montrant que les apports en protéines journaliers étaient insuffisants.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué personnellement au fil des témoignages ?

C'est la souffrance des familles, traumatisées par des fins de vie tragiques. Il n'y a pas que le pensionnaire qui est victime de ces situations systémiques, cela impacte les familles qui se sentent responsables.

Elles avaient déjà une forme de culpabilité d'avoir mis leurs parents en Ehpad, constater ensuite qu'ils ont pu être victimes de ces dysfonctionnements est un traumatisme sur le long terme. C'est bouleversant à entendre.

Cela pose aussi plus largement la question du sort réservé aux aînés au sein de la société française.

Oui, c'est peut-être pour cela que le débat a été aussi important, effectivement cela nous ramène tous à cette question : est-ce qu'on a le temps, l'envie, le courage de gérer nos aînés nous-même personnellement dans des sociétés où souvent on court partout, on travaille énormément.

Contrairement à d'autres sociétés par exemple en Afrique, en Asie, où les grands-parents jusqu'à la fin de leur vie restent au sein de la famille. Par exemple en Afrique ils habitent souvent dans l'appartement au-dessus. Cela nous questionne sur notre propre responsabilité.

Ces faits montrent aussi que l'Etat n'était pas de taille face à la puissance de ces géants du secteur de la dépendance.

Oui, pendant très longtemps, les pouvoirs publics n'ont pas eu la capacité de créer assez de maisons de retraite donc ils ont laissé une partie au privé, en donnant à un moment beaucoup de financements publics sans qu'il y ait un contrôle satisfaisant.

J'avais des témoignages de l'intérieur qui me disaient que les contrôles étaient très rares, défaillants, parce que les groupes étaient prévenus avant et qu'il est très rare qu'ils puissent faire état de dysfonctionnements.

Quand j'ai entendu ensuite Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapés), avouer que ces dernières années l'Etat faisait un contrôle d'un Ehpad en moyenne tous les vingt ans, cela m'a choqué.

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..Une nouvelle version du livre Les Fossoyeurs sort ce 25 janvier avec dix nouveaux chapitres

Votre livre a ébranlé l'ensemble du secteur du grand âge, au-delà d'Orpea. Peut-on parler de dérives généralisées touchant la plupart des géants des Ehpad ?

Moi je ne dis pas les choses de cette manière, j'ai fait une enquête sur le leader mondial et j'ai pu documenter des dérives graves. Mais elles n'ont pu être possibles que parce que le système de contrôle et de financement est défaillant.

Cela donne la possibilité à des groupes de mettre en place ce genre de dérives. Donc tant que ce système ne sera pas changé en profondeur, il y aura des risques potentiels de revivre ce genre de drames.

Lors de la sortie de votre livre, plusieurs milliards d"euros de valorisation d'Orpea, Korian, LNA Santé se sont envolés en quelques heures. Quel est impact sur la situation financière du secteur de la dépendance, un an après ?

La publication du livre a entraîné une réaction en bourse importante, Orpea a perdu plusieurs milliards de valorisation nette. D'autres groupes ont été touchés, comme Korian.

Je pense que la réaction des marchés boursiers a été aussi brutale et rapide parce qu'un certain nombre d'acteurs économiques avaient connaissance des dérives de ce secteur.

C'est un marché comme un autre, s'il ne rétablit pas la confiance vis-à-vis de ses clients et des investisseurs il va continuer à être en crise et c'est ce qu'on voit aujourd'hui chez Orpea. Cette crise d'image se double d'une autre crise : c'est un groupe qui allait dans le mur. Il était allé beaucoup trop vite à l'international, les niveaux d'endettement étaient beaucoup trop importants.

Il y aurait eu une crise à Orpea même sans la sortie de ce livre.

Vous avez fait face pendant votre enquête à des pressions. Quelle forme ont-elles prises ?

J'ai eu des moments de tension importants avec Orpea, avec la direction de la communication qui, à certaines reprises, a été menaçante dans ses propos et ils ont essayé de me mettre des batons dans les roues tout au long de mon enquête, notamment en essayant de contacter des sources que j'avais essayé de joindre, ou en demandant à d'autres de ne pas me répondre.

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Le journaliste indépendant Victor Castanet

Des sources qui m'avaient transmis des documents, du jour au lendemain, ne me répondaient plus. J'ai senti qu'ils suivaient mon enquête et qu'ils essayaient d'empêcher qu'elle aille au bout.

Vous faisiez l'objet d'une forme de surveillance ?

Je sais que la direction générale d'Orpea se réunissait de temps à autre pour faire un point sur l'avancée de mon enquête et, quelques mois plus tard, au moment où j'ai envoyé mes questions, des sociétés d'intelligence économiques ont été contactées pour obtenir des informations sur moi et sur la sortie du livre.

Quels sont vos projets aujourd'hui ? Allez-vous continuer à explorer ce système de la dépendance, ou avez-vous prévu d'autres champs d'investigation ?

J'ai commencé à enquêter dans d'autres domaines, notamment pour ma maison d'édition Flammarion, pour un nouveau livre enquête. Je m'intéresse à d'autres sujets (notamment au secteur de la santé, selon l'AFP). Ce sont des enquêtes au long cours sur plusieurs années, qui font suite à des dysfonctionnements qu'on me rapporte notamment dans la gestion de l'argent public.

PROPOS RECUEILLIS PAR MANUEL CUDEL

 

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Scandale Orpea : manque de nourriture, profit, argent public... le rapport accablant du gouvernement

Quelques semaines après les révélations de mauvais traitements dans les Ehpad Orpea, le gouvernement a publié ce mardi 5 avril un rapport accablant sur la manière dont le groupe gère ses établissements. Sur plus de 500 pages, il dénonce de nombreux dysfonctionnements. On fait le point.

Après le tremblement de terre provoqué par la publication du livre enquête de Victor Castanet "Les Fossoyeurs", le groupe Orpea est à nouveau mis en cause ce mardi 5 avril. Et cette fois, c'est le rapport d'enquête administrative commandé en février par le gouvernement qui épingle la gestion calamiteuse du groupe.

Les dysfonctionnements dénoncés en détail sont graves dans ce document que tout le monde peut consulter sur le site internet du ministère de la Santé et des solidarités, comme l'a précisé la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées Brigitte Bourguignon sur Twitter.

Y a-t-il eu détournement de dotations publiques ?

Confiée à l'Inspection générale des Finances (IGF) et à celle des Affaires sociales (Igas), cette enquête a engendré la saisine de la justice dès le 26 mars par le gouvernement sur la base des conclusions du rapport. Le gouvernement avait également annoncé qu'il exigerait le remboursement de dotations publiques présumées détournées, alors que le rapport n'était toujours pas rendu public. Mais le groupe Orpea a demandé la publication du document afin de pouvoir travailler sur sa défense.

C'est désormais chose faîte, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas à l'avantage du groupe. Les inspecteurs de l'IGAS et de l'IGF évoquent notamment des établissements sur occupés, dans lesquels on "donne la priorité à la performance financière", au détriment du bien-être des résidents.

Concernant les "rationnements de nourriture" décrits par Victor Castanet, le rapport confirme que les "grammages" des repas servis aux résidents sont "sensiblement et systématiquement insuffisants".

La gestion financière épinglée

Mais au-delà de la qualité des soins, c'est toute la gestion financière du groupe qui est pointée du doigt. "Les documents financiers obligatoires transmis aux tutelles par les Ehpad sont insincères et présentent des pratiques d'imputations non réglementaires de charges sur les forfaits soins et dépendance", relève notamment les inspecteurs dans ce rapport.

Au total, sur la période allant de 2017 à 2020, c'est plus de 20 millions d'euros d'excédent qu'Orpea aurait dégagé, sur des dotations publiques pourtant vouées à la prise en charge des soins et de la dépendance de ses séniors. Enfin, sur la même période, le groupe aurait irrégulièrement imputé 50 millions d'euros de dépenses sur le forfait "soins", le tout payé par de l'argent public.

 

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Scandale des Ehpad : l'Etat porte plainte contre Orpéa et va demander "la restitution des dotations publiques"

La ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé ce samedi 26 mars qu'une plainte émanant de l'Etat Français serait déposé contre Orpéa. Les dotations publiques non utilisées par la société devront aussi être remboursées fait savoir la ministre.

Invité de France Inter ce samedi 26 mars, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie a annoncé le déport d'une plainte contre Orpéa. Les dotations publiques versées au groupe devront aussi être rétribuées, a demandé la ministre au micro de nos confrères.

Pour rappel, Orpéa, le leader mondial des Ehpad (1 156 établissements dans 23 pays), est au cœur d’une polémique concernant des mauvais traitements infligés aux pensionnaires de certains de ses établissements. Dans ce livre, il est décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe.

"L'État porte plainte et saisit le Procureur"

"Au regard de dysfonctionnements graves, nous sommes en mesure de vous dire que l'État porte plainte et saisit le Procureur de la République sur la base de l'article 40 parce que nous tenons compte de ces dysfonctionnements graves", a alors fait savoir Brigitte Bourguignon sur France Inter.

Et d'ajouter : "Non seulement nous portons plainte, mais nous nous accordons aussi le droit de demander la restitution des dotations publiques qui n'auraient pas été utilisées en direction des résidents comme il se doit ". Dans le même temps, les ARS vont poursuivre leurs contrôles des établissements.


Le rapport d'enquête ne sera pas public

Le rapport d'enquête de l'Inspection générale des Finances (IGF) et celle des Affaires sociales (Igas) ne sera pas dévoilé au public. Une décision incomprise par les professionnels du secteur qui demandent des clarifications.

"Je suis très surpris. Je pense que les conseils d'Orpea ont fait valoir le secret des affaires mais devant un tel scandale, cela devrait pouvoir se discuter. J'espère que le gouvernement a fait marche arrière parce qu'il compte déposer plainte", dénonce notamment Laurent Garcia, cadre infirmier, passé par Orpéa, cité par France Info.

 

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Cash investigation sur les Ehpad : prix des repas, embauches sans diplôme... les moments forts de l'émission.

Ce mardi 1er mars, France 2 a diffusé le numéro très attendu de Cash investigation consacré au business des Ehpad, peu de temps après le scandale provoqué par la sortie du livre "Les Fossoyeurs", de Victor Castanet.

Cash investigation a enquêté sur les Ehpad. Une enquête qui a duré plus d'un an et dont la diffusion a été avancée en raison de l'actualité très forte liée à la sortie du livre "Les Fossoyeurs", qui épingle Orpea. Dans Ehpad : l'heure des comptes, Marie Maurice a donc travaillé et même infiltré le milieu, pour livrer une enquête puissante, qui ne laisse forcément pas indifférent.

Plusieurs témoignages ou séquences sont édifiants, l'occasion de revenir sur quelques moments forts de l'émission présentée par Elise Lucet.

Le CRJ, ou combien coûte un résident ?

Parmi les séquences à retenir de l'émission, le témoignage d'un ancien directeur d'Ehpad pour le groupe Korian. Il explique ce qu'est le CRJ, ce "vrai cheval de bataille" pour l'entreprise. Ce coût de revient journalier comprend donc selon son témoignage : "le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter, le repas du soir et la collation du soir. Ça comprend aussi les boissons."

Et le total a de quoi faire peur : "Là, pour une journée, il est de 4, 35 €", explique l'ancien directeur, document à l'appui. Afin de tenir ce budget plus que serré, "tout est calculé au gramme près", explique Cash Investigation. Dans le même extrait, on découvre également que des résidents n'ont pas eu les croûtons qui allaient avec la soupe à l'oignon prévue pour célébrer la fête des grands-mères, budget oblige.

Aides-soignantes non-diplômées

Pour réaliser son enquête, la journaliste Marie Maurice s'est fait embaucher chez Korian. Elle précise à ses collègues qu'elle n'a pas de diplôme et se retrouve affectée au service des aides-soignantes diplômées, les ASD. Elle découvre qu'elle n'est pas la seule à travailler sans avoir son diplôme.

Retard, nombre de patients à voir en très peu de temps, le rythme est effréné. Lorsqu'elle pose la question à l'une de ses nouvelles collègues, Marie Maurice découvre qu'il faudrait 20 à 25 minutes par résident pour faire une toilette complète. Pour finir la tournée dans les clous, ce sera 8 à 10 minutes maximum.

Entretien avec la directrice de Korian

À l’issue de la diffusion de l'enquête, un entretien entre Elise Lucet et Sophie Boissard, la directrice de Korian, avait lieu. Celle-ci a réfuté nombre de séquences du documentaire, pour elle, l'enquête est un réquisitoire et des "choses parfaitement trompeuses".

Elle regrette également que Marie Maurice ait mis en avant une expérience d'aide soignante pour se faire embaucher. Une accusation à laquelle l'équipe de Cash investigation a d'ailleurs répondu, dans un texte publié sur France Info.

"Dans le CV de Marie Maurice, aucun diplôme d’aide-soignante ou de formation équivalente n’était mentionné (...) Elle a envoyé un CV avec des éléments de parcours réels et d’autres fictifs (...) Et contrairement à ce qu’affirme la directrice générale du groupe Korian, face à Elise Lucet, le bac STMG n’est pas un bac médico-social".

Le texte précise également que Marie Maurice, après son embauche "avec un contrat d’auxiliaire de vie d’un mois, s’est retrouvée dès son premier jour sur le planning des aides-soignantes". Elle a démissionné au bout de trois jours.

Cash Investigation, "Ehpad : l'heure des comptes" est disponible en replay sur France tv.

 

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Cash investigation sur les Ehpad : quels sont les établissements dans le viseur d'Elise Lucet ce mardi ?

Ce mardi à 21 h 10, France 2 diffuse "Ehpad : l'heure des comptes", l'enquête de Cash investigation qui intervient peu après la sortie du livre choc de Victor Castanet "Les Fossoyeurs".

Ce mardi 1er mars, le numéro de Cash investigation consacré aux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, est particulièrement attendu et redouté.

L'équipe d'Elise Lucet avait commencé à se consacrer au sujet avant que n'éclate le scandale lié à Orpea. Avec la sortie fracassante du livre de Victor Castanet, "Les Fossoyeurs", le numéro de Cash investigation consacré à Mc Donalds, qui devait être diffusé le 16 février, a été décalé, afin que les journalistes achèvent cette enquête débutée un an et demi plus tôt.

Les numéros 2 et 3 du secteur

Sur ce sujet brûlant d'actualité, le groupe Orpea sera forcément cité dans l'enquête, mais il n'est pas le seul à avoir attiré l'intérêt de Marie Maurice, la journaliste qui a mené l'enquête pour Cash investigation.

Dans "Ehpad : l'heure des comptes", les journalistes se sont penchés sur le business de la dépendance des personnes âgées. "Après avoir abordé les maltraitances dans Envoyé spécial et Pièces à conviction, nous enquêtons sur les profits réalisés par Korian et DomusVi, les numéros deux et trois du secteur", a expliqué Elise Lucet à TV mag.

Chutes en bourse

Et la nouvelle de la diffusion ne s'est pas faite sans casse du côté des établissements visés puisque le 4 février, lorsque le numéro de Cash investigation était annoncé, les actions de Orpea et Korian ont chuté en bourse.

Le groupe Korian est également la cible de nombreuses accusations de maltraitance et l'avocate Sarah Saldmann s'apprêtait début février à lancer une action de groupe contre la société. Sur le site de Korian, on indique ne pas avoir connaissance d'une telle procédure.

L'émission s'intéresse donc aussi à DomusVi, qui selon Cash Investigation propose à des investisseurs privés d’acheter des chambres dans ses établissements. Au-delà de ces placements qui semblent rapporter gros, l'enquête révèle que le groupe se débrouille également pour ne pas payer ses impôts en France.

Lettre ouverte de DomusVi

Une lettre ouverte à Elise Lucet publiée dans le Figaro témoigne également de l'anxiété des établissements visés dans le reportage. Yves Journel, fondateur de DomusVi écrit en effet : "Nous verrons bien ce que vous expliquerez le 1er mars à la télévision. Sachez que, pour nous, les résultats humains comptent avant tout".

"Nous ne sommes ni des vautours, ni des oiseaux de mauvais augure". Mais "nous devons multiplier les audits, les contrôles sur nous-mêmes, nous devons faire monter en puissance des contre-pouvoirs", estime-t-il également.

Un débat sera proposé à la suite de la diffusion de ce numéro de Cash Investigation. Il sera animé par Elise Lucet. Cash Investigation, "Ehpad : l'heure des comptes" est à regarder ce mardi 1er mars sur France 2 à 21 h 10.

 

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Bienveillance ou maltraitance dans les Ehpad : dans l’angle mort des contrôles

Partagés entre État, via l’ARS, et Départements, tous deux financeurs des établissements, les garde-fous existants ont montré leurs limites.

Suit-on correctement l’activité des plus de 7 400 Ehpad du territoire, 800 en Occitanie ? Parce qu’elle porte sur un groupe qui en gère plusieurs centaines, l’affaire Orpea a dépassé les dénonciations éparses qui ont pointé des établissements et leurs pratiques, précédemment. Et interroge sur la qualité, la fréquence, la réalité du contrôle exercé par la puissance publique pour protéger des personnes fragiles.

"Personne ne vient de temps en temps voir comment ça se passe", dit cette directrice. "Il devrait y avoir des visites inopinées, comme les services vétérinaires en font pour la cuisine. Il n’y a pas de contrôle, hors sur nos comptes que l’on doit rendre annuellement", observe cet autre gestionnaire.

L’an passé, le Département de l’Hérault a conduit "une dizaine d’inspections", indique son directeur de l’offre médico-sociale, Frédéric Dhivert, pour 150 Ehpad recensés. Des déplacements "conjoints de l’Agence régionale de santé et nous dans 99 % des cas", après des signalements de résidents ou de familles. "Nous ne prévenons jamais", clame Frédéric Dhivert, "on ne laisse jamais une réclamation sans réponse", martèle le directeur de l’ARS Occitanie, Pierre Ricordeau.

L’autoévaluation fiable ?

Sans pareils faits, sans "événement indésirable grave" à remonter eux-mêmes aux autorités, les Ehpad sont astreints à leur communiquer une autoévaluation tous les cinq ans et deux évaluations externes par période de quinze ans. "L’évaluation est contractualisée entre un commanditaire, l’Ehpad, et un prestataire habilité. C’est d’abord un contrat commercial", pointe Thierry Lamour, évaluateur externe certifié. Ce contrat ne garantit pas l’indépendance du prestataire, fait peser sur lui "une pression".

Le renouvellement des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens entre Ehpad, Département et ARS est une autre occasion de vérifications "sur site et sur pièces", ajoute Frédéric Dhivert. Mais finalement, "tant qu’on n’entend pas parler de vous, vous n’êtes pas contrôlé", lâche-t-on dans un Ehpad.

Ajoutons qu’il n’appartient pas aux administrations d’évaluer l’éventuel écart entre le prix de la partie hébergement et le service, qui ressort de la relation contractuelle résident – Ehpad, et le "tableau" est percé d’interstices où l’indignité, la maltraitance physique ou psychique peuvent survenir en silence.

"Cette affaire doit réinterroger la dérégulation du secteur", estime Nicolas Julien, le directeur adjoint des Solidarités au Département du Gard. Interroger la place de l’inspection-contrôle, "dont le volume a largement diminué dans les vingt dernières années", et le nombre de personnels qui y sont affectés, ajoute-t-il : "L’autoévaluation et la contractualisation, ça fonctionne avec des gens qui veulent bien faire."

Manque de moyens

"On pourrait de manière incontestable imaginer davantage de contrôles, admet Pierre Ricordeau. C’est une question d’équilibre entre les objectifs et les capacités. Cet équilibre est-il adapté ? Probablement pas, la question est légitime d’augmenter cette capacité et les moyens alloués."

Il semble "évident", juge l’ex-ministre Michèle Delaunay, que les pouvoirs publics ne pourront pas en faire l’économie, comme devra aboutir "vite" la réforme des évaluations internes et externes. Outre qu’elles seront uniquement externes et que l’indépendance de l’auditeur sera assurée, "le point clé en sera un référentiel basé sur les recommandations des bonnes pratiques professionnelles", explique Thierry Lamour. Une bible de la Haute Autorité de santé qu’il ne sera plus question d’ignorer.

La "culpabilité" de Michèle Delaunay

"Je regrette de n’avoir pas été attentive au point qu’il aurait fallu, soupire Michèle Delaunay. Durant ces deux années de ministère, j’ai reçu des signalements de dysfonctionnements, mais pas de maltraitance. Je m’en réjouis et à la fois je m’interroge qu’ils ne soient restés sous silence." Michèle Delaunay, déléguée aux personnes âgées sous le gouvernement Ayrault, ne cache pas son sentiment de "culpabilité. J’ai visité des Ehpad, j’ai fait confiance."

 

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Scandale dans les Ehpad : après Orpea, les établissements Korian visés eux aussi par des familles

Le géant du secteur Korian serait à son tour mis en cause par des familles de résidents. L'avocate Sarah Saldmann préparait une action en justice.

Le scandale dans les Ehpad Orpea va-t-il entraîner avec lui tout le secteur ? C'est en tout cas ce qui pourrait arriver avec la nouvelle procédure en justice de Sarah Saldmann.

L'avocate qui mène une action en justice contre Orpea va également lancer une nouvelle procédure visant cette fois Korian, le premier groupe privé français de maisons de retraite, a indiqué dimanche soir Le Parisien. Elle disposerait de "dizaines" de témoignages accablants contre le géant du secteur.

Ce dernier est également visé par une enquête d'Elise Lucet dans un futur numéro de Cash Investigation, prévu en mars prochain. Après l'annonce d'une émission sur le sujet, l'action Korian a immédiatement dévissé en bourse perdant près de 21%.

L'annonce d'un Cash Investigation après une enquête d'un an et demi n'aide pas les investisseurs à reprendre confiance dans ce genre de valeurs. Les investisseurs ne peuvent plus tenir ce genre de sociétés dans leurs portefeuilles, eu égard aux mauvaises nouvelles qui risquent de tomber. - Mikaël Jacoby, responsable du trading chez Oddo.

Action en justice : Orpea, mais pas uniquement

"Homicide involontaire, mise en danger délibérée de la vie d’autrui, violence par négligence, non-assistance à personne en danger" : ces motifs sont ceux, peut-être alourdis de nouveaux dans les prochaines semaines, de l’action collective que prépare l’avocate parisienne Sarah Saldmann. Une démarche qu’elle envisage "pour début mars, repoussée un tout petit peu si j’en ai plus (de victimes désireuses d’agir, NDLR) que prévu."

Elle peut "à peine toucher à ma boîte mail, mon secrétariat est saturé d’appels" depuis que la jeune femme a partagé son intention de saisir la justice pour le compte de plusieurs familles de résidents de maisons gérées par Orpea. Certains de ces dossiers lui sont parvenus lors du premier confinement. Des plaignants qui "ne souhaitaient pas forcément porter plainte sur-le-champ", explique-t-elle, même si courrier recommandé ou dépôt d’une main courante avaient pu suivre. "Beaucoup pensaient que c’était perdu par avance ou qu’on leur proposerait des dommages-intérêts, ce n’est pas ce qu’ils cherchent."

Plaintes simultanées

Les dénonciations du livre Les Fossoyeurs ont modifié la donne et conduit plusieurs de ces familles à sauter le pas, saisir la justice. Surtout, "le livre a agi en lanceur d’alerte", dit l’avocate, et libéré la parole, les demandes qu’elle reçoit depuis l’explosion de l’affaire Orpea dépassant le cadre de ce géant du secteur.

"Il y a une partie Orpea, Korian, notamment, certains courriers viennent de l’étranger, et une autre partie qui concerne des salariés qui jusque-là se taisaient par peur de perdre leur place ou de ne jamais en retrouver."

Sarah Saldmann entend déposer simultanément une somme de plaintes individuelles apte à peser sur Orpea. Laquelle s’appliquerait face à de simples individus à "vous prendre de haut. Ils vous rient au nez, nient les faits, vous invitent à saisir la justice."

Cette fois, justement, ce sera le cas. Et aussi pour Korian.

 

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Scandale Orpea : si vous n'avez pas tout suivi, on vous résume l'affaire des Ehpad en 10 points.

Un livre, "Les Fossoyeurs", paru mercredi 26 janvier chez Fayard, fait trembler Orpea. L'auteur et journaliste, Victor Castanet, accuse le leader européen des maisons de retraite de maltraitances sur des résidents d'Ehpad. On fait le point sur cette affaire hors norme.

Les dirigeants d'Orpea dans la tourmente. Voilà plus d'une semaine que le leader mondial des Ehpad (1 156 établissements dans 23 pays), est au cœur d’une polémique concernant des mauvais traitements infligés aux pensionnaires de certains de ses établissements.

De la parution du livre choc "Les Fossoyeurs", aux témoignages, en passant par les enquêtes ordonnées par le gouvernement, on vous résume cette affaire de grande ampleur.

1. Le livre-enquête de Victor Castanet

Le 24 janvier, nos confrères du Monde ont publié les bonnes feuilles du livre "Les Fossoyeurs" (Fayard), une enquête sur les conditions de vie des pensionnaires des Ehpad du groupe Orpea menée par le journaliste indépendant Victor Castanet.

Dans ce livre, celui-ci décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe.

"Nous étions rationnés : c’était trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir", raconte cette femme dans le livre.

2. Le cours de l'action d'Orpea chute en bourse

Ces révélations ont un effet immédiat sur le cours de l'action du groupe. Dès lundi 24 janvier, le titre Orpea à la Bourse de Paris dévisse de plus de 16 %, avant que sa cotation ne soit suspendue pour 24 heures, à la demande de la direction. Une semaine après le début de la polémique, le titre a perdu près de la moitié de sa valeur.

Les titres d'autres gestionnaires privés de maisons de retraite ont également fait les frais de cette polémique, comme Korian (-6% entre le 23 janvier et le 1er février), le premier groupe d'Ehpad privés en France.

Mercredi 2 février, Orpea poursuivait sa chute et cède encore plus de 2 % à la bourse de Paris.

3. Les réactions en masse

Le 26 janvier, à la sortie du conseil des ministres, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement explique que "les révélations faites dans ce livre sont absolument révoltantes. Vous avez le ventre noué en lisant des choses pareilles. Et si ces faits sont avérés, ils devront évidemment être sanctionnés avec la plus grande sévérité".

"Si les faits dénoncés sont avérés, certains d’entre eux sont inacceptables et susceptibles d’être condamnés", estime pour sa part l’AD-PA, l’Association des directeurs au service des personnes âgées. De son côté, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, estime que "si la situation est celle décrite dans le livre, c’est un pur scandale".

Le gouvernement a en tout cas indiqué vouloir renforcer le contrôle des maisons de retraite.

4. Le limogeage d’Yves Le Masne

Le dimanche 30 janvier au soir, le groupe annonce qu’Yves Le Masne, son directeur général, est démis de ses fonctions. "Le conseil d’administration du groupe Orpea, a décidé de mettre fin aux fonctions de directeur général de M. Yves Le Masne", assure le groupe. Philippe Charrier, déjà président non exécutif du conseil d’administration depuis mars 2017 le remplacera en devenant "président-directeur général de la société avec effet immédiat".

5. Une action collective de familles de résidents va être lancée

Lundi 31 janvier, l'avocate Sarah Saldmann annonce sur franceinfo le lancement début mars d'une "action collective conjointe" de familles de résidents en colère. En portant plainte simultanément, celles-ci "entendent faire nombre, avoir du poids face à un géant", explique-t-elle, même si chaque plainte sera autonome. Selon les dossiers, il pourra s'agir d'une plainte pour "homicide involontaire, mise en danger délibérée de la vie d'autrui, violence par négligence" ou "non-assistance à personne en danger", détaille-t-elle.

6. Les contestations d'Orpea

Le groupe d'Ehpad a en effet indiqué dans un communiqué contester "formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables".

Puis, le mardi 1er février, l'entreprise a affirmé dans un communiqué publié chez nos confrères du Parisien qu'elle comptait faire "toute la lumière" sur les faits allégués.

"Des manquements peuvent exister", mais "soyez assurés que partout, toujours, dès que nous avons connaissance d'un dysfonctionnement, nous prenons toutes les dispositions pour y remédier", assurent les dirigeants du groupe.

De son côté, le nouveau PDG du groupe, Philippe Charrier a réagi ce mardi 1er février aux révélations du livre "Les Fossoyeurs" après avoir rencontré la ministre de l’Autonomie. Il dénonce notamment des "accusations mensongères" et dit en détenir "la preuve."

7. La somme d'argent colossale proposée à Victor Castanet

Sur le plateau de CàVous et de BFMTV, le journaliste indépendant a réitéré ses accusations, précisant avoir reçu des "menaces de la part du groupe" durant cette enquête "longue et difficile". Certaines de ses sources, avec qui il avait longtemps échangé, ont notamment fait mystérieusement machine arrière du jour au lendemain. Et un "un intermédiaire" qui ne vient "pas directement du groupe", lui aurait donc proposé une énorme somme d’argent : 15 millions d'euros.


8. Le gouvernement convoque les dirigeants du groupe Orpea

Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie des personnes âgées, a annoncé le 27 janvier qu’elle convoquait Jean-Claude Romersi, un haut cadre d’Orpea France, le 1er février.

Dans sa lettre de convocation, la ministre indique qu’elle souhaite avoir des précisions sur "l’attribution aux établissements de consommables tels que les protections hygiéniques ou sur les enjeux liés à la nutrition des résidents", " les pratiques managériales du groupe concernant les personnels, le taux d’encadrement", "les modalités de signalement et le suivi des faits de maltraitance signalés par les proches des résidents" ainsi que "les pratiques financières du groupe".

9. Deux enquêtes lancées par le gouvernement

Interrogée sur France Info le 1er février, en amont de sa rencontre avec Jean-Claude Romersi et Philippe Chartier, Brigitte Bourguignon indique que deux enquêtes vont être ouvertes.

"Nous lançons aujourd’hui une enquête Igas (Inspection générale des affaires sociales) et une enquête financière de l’Inspection générale des finances", détaille-t-elle. "C’est une première, parce qu’il faut taper fort pour montrer qu’on ne fait pas n’importe quoi" dans les Ehpad.

"Nous sommes très heureux d'avoir ces inspections et ces contrôles", réagit pour sa part le nouveau PDG d'Orpea, Philippe Charrier, qui annonce par ailleurs que son groupe envisage de porter plainte contre l'auteur du livre, le journaliste Victor Castanet.

10. Le pactole empoché par l'ex-patron d'Orpea

Selon les informations du Canard Enchaîné, dans son édition du mercredi 2 février, le désormais ancien directeur général du groupe aurait vendu ses 5 456 actions de la société juste après avoir appris que la gestion des établissements du groupe allait être mise en cause dans un livre à paraître.

Le Canard Enchaîné relève par ailleurs que le DG débarqué n'est pas le seul dirigeant à avoir réalisé des opérations boursières. En trois opérations, les 11 et 15 octobre 2021, le nouveau PDG, Philippe Charrier, qui était alors président non exécutif du conseil d’administration du groupe depuis 2017, a, quant à lui, acheté 800 actions Orpea.

 

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Scandale des Ehpad : l'ex-patron d'Orpea a vendu des actions avant la sortie du livre choc "Les Fossoyeurs"

Selon le Canard enchaîné, le DG du groupe Orpea limogé dimanche 31 janvier, Yves Le Masne, a vendu des milliers d'actions trois semaines après avoir été informé de la future parution du livre choc Les Fossoyeurs mettant en cause les pratiques du groupe.

Un scandale dans le scandale. De nouvelles révélations viennent encore ternir l'image du groupe d'Ehpad Orpea : selon les informations du Canard enchaîné, dans son édition à paraître mercredi 2 février, le désormais ancien directeur général du groupe aurait vendu ses 5 456 actions de la société juste après avoir appris que la gestion des établissements du groupe allait être mise en cause dans un livre à paraître.

Tout aurait commencé à l'été 2021

Les faits remontraient au 23 juillet 2021, alors que des demandes de réponses à des questions très pointues de la part du journaliste Victor Castanet, auteur de l'enquête publiée dans son ouvrage "Les Fossoyeurs" avaient été envoyées à la direction du groupe le mois précédent. Très peu de responsables d'Orpea savent alors que le livre choc - qui décrit, témoignages à l'appui, un système de maltraitance institutionnalisée et de montages financiers frauduleux mis en place par le groupe dans la gestion de ses Ehpad pour doper sa rentabilité - était en préparation, à l'exception d'Yves Le Masne, raconte l'hebdomadaire.

L'ancien directeur général, démis de ses fonctions dimanche 30 janvier, met donc en vente 5 456 titres Orpea, en trois opérations distinctes, au prix de 107,80 euros chacun. Soit un pactole de 588 157 euros. Il en informe ensuite l'Autorité des marchés financiers (AMF), le 4 août, conformément à la législation.

Le Canard Enchaîné relève par ailleurs que le DG débarqué n'est pas le seul dirigeant à avoir réalisé des opérations boursières. En trois opérations, les 11 et 15 octobre 2021, le nouveau PDG, Philippe Charrier, qui était alors président non exécutif du conseil d’administration du groupe depuis 2017, a, quant à lui, acheté 800 actions Orpea. Ce mardi, il a déclaré que "plusieurs accusations sont infondées, j'en ai la preuve."

Philippe Charrier a également réagi à cette affaire qui touche son ex-confrère : "C'est une question qui touche Yves Le Masne, mais pas la société. Nous avons été informés de cela parce qu'il y a un rapport remis à l'AMF", a réagi Philippe Charrier ce mardi sur le plateau de BFMTV.

De son côté, le gouvernement a décidé de lancer une double enquête, administrative et financière, sur l'ensemble du groupe Orpea, a déclaré ce mardi Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, qui a reçu dans la matinée le nouveau PDG du groupe, Philippe Charrier, nommé dimanche après le limogeage d'Yves Le Masne, ainsi que le directeur général d'Orpea pour la France, Jean-Christophe Romersi.

Au micro de France Inter ce mardi, la ministre a expliqué : "C'est une première parce qu'il faut taper fort pour bien montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays dans une activité qui est lucrative, mais qui ne doit pas l'être au détriment de la bientraitance".

 

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Scandale dans les Ehpad : pour l'auteur de l'enquête Victor Castanet, "les contrôles sont trop rares"

L’action Orpea a repris des couleurs, lundi 31 janvier, après le limogeage du directeur. Mais l’exécutif attend des explications, ce mardi 1er février, du groupe sur les dérives que nous détaille l'auteur des Fossoyeurs qui a révélé le scandale.

Toutes les institutions privées qui gèrent des Ephad sont-elles à mettre dans le même sac, celui de l’appât du gain ?

Je ne veux pas mettre tous les groupes privés dans le même panier. L’enquête de mon livre (Les Fossoyeurs, chez Fayard, 387 pages, 22,90 €), qui contient plus de 250 témoignages, est concentrée sur le groupe Orpea. Et dans ce groupe, il y a eu un certain nombre de dérives graves qui ont eu des conséquences directes sur la qualité de prise en charge des pensionnaires et sur les conditions de travail des salariés.

Je n’ai donc pas enquêté sur d’autres groupes privés et je dois dire que j’ai des informations très positives sur plusieurs d’entre eux. Ce que révèle mon travail, c’est aussi et surtout que le système de santé français est défaillant.

L’État ne surveille pas assez les conditions de vie de ses anciens ?

Tous les témoignages des cadres montrent d’abord que les contrôles sont beaucoup trop rares – certains établissements ne sont pas inspectés parfois pendant plusieurs années - et qu’ensuite, ils sont défaillants. Il faut savoir qu’il n’y a pas de contrôles inopinés.

Les établissements sont en général prévenus un mois à l’avance, et peuvent ainsi prendre des mesures de correction pour masquer une réalité aux inspecteurs.

Que dissimule-t-on à ces inspecteurs ?

Le manque de personnel. Souvent en sous-effectifs avant le contrôle, les établissements modifient les plannings, voire refont de contrats de travail avant que les inspecteurs arrivent.

Si bien que le jour J, on peut présenter des plannings qui respectent les normes imposées.

Ce qui est frappant dans votre enquête, c’est la "préméditation", des économies à tout prix, en rognant délibérément sur la qualité de vie des résidents ?

Ce que je raconte, c’est que c’est effectivement un système organisé, réfléchi et pensé au plus haut niveau de l’entreprise. Il s’agit de réduire drastiquement tous les coûts. Cela passe bien sûr par l’optimisation de la masse salariale et par le rationnement des produits de santé.

Et cela passe par des logiciels et des applications qui décident tout. Si bien que plusieurs directeurs m’ont expliqué qu’ils avaient en fait le sentiment d’être des "super secrétaires". L’exemple le plus frappant concerne les couches, et cela passe par une utilisation contestable de l’argent public.

Quand Orpea a eu connaissance de l'ampleur de mon enquête, un intermédiaire m’a proposé d’arrêter mon travail, moyennant 15 M€

Avec quel mode opératoire ?

Ces grands groupes privés qui génèrent beaucoup d’argent reçoivent des dotations publiques. Les conseils départementaux financent ainsi l’achat des couches. Dans un établissement où la dépense s’élève par exemple à 10 000 €, le groupe va produire une facture de ce montant au conseil départemental.

Ce qui se passe, c’est que son fournisseur, en l’occurrence le groupe Hartmann, l’un des plus grands au monde, reverse à la fin de l’année au groupe Orpea, via un autre circuit financier, des marges arrière. Pour les couches, le taux reversé au siège, et non pas à l’établissement, est de 28 %. Conséquence directe de ce détournement, le rationnement du nombre de couches par patient mais aussi une incidence sur la qualité du produit.

Car pour maintenir son niveau de rentabilité, Hartmann a baissé la capacité d’absorption des couches. Pour des raisons financières, on ne respecte pas la dignité des pensionnaires. J’ajoute qu’une partie de ces marges arrière a servi à financer non seulement le fonctionnement du siège, mais aussi des séminaires luxueux à Marrakech ou Mykonos.

Vous racontez que l’on vous a proposé une somme de 15 M€ pour ne pas sortir ce livre. C’est une somme incroyable. Quelle est la valorisation du groupe ?

À la moitié de mon enquête, quand Orpea a eu connaissance de son ampleur, un intermédiaire, non salarié du groupe, m’a effectivement proposé d’arrêter mon travail, moyennant 15 M€. Le tout dans une transaction encadrée par un avocat. J’avoue avoir été effaré par la somme, mais c’est un groupe qui génère énormément, énormément d’argent !

Il suffit, pour s’en convaincre, de savoir que son fondateur a vendu les 7 % d’actions qui lui restaient, juste avant le Covid-19, pour 450 M€ ! Des fortunes se sont bâties avec la gestion privée des Ephad.

Comment choisir un bon Ehpad pour ses proches ?

C’est une vraie question. À tort, on pense que plus ce sera cher, mieux ce sera. À Neuilly, l’un des plus chers de France, entre 7 000 et 12 000 € par mois. Effectivement, ce sera luxueux. Surtout au niveau de l’hostellerie. Mais sur les soins et la médicalisation, cela ne changera rien !

Il ne faut donc pas se fier à l’apparence et à l’accueil, ne pas faire seulement la visite d’accueil avec la direction, mais y passer du temps et si possible, discuter avec le personnel soignant. Mon grand-père, dont je suis très proche, a 95 ans et est au bout de sa vie. Il sera peut-être obligé d’aller dans un Ephad et je ne peux pas imaginer qu’il soit confronté à ce genre de situation.

 

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Maltraitances dans les Ehpad : le directeur général d'Orpea démis de ses fonctions

Après le livre scandale "Les Fossoyeurs" du journaliste Victor Castenet, Orpea limoge son directeur général.

Le scandale Orpea continue. Moins d’une semaine après la parution du livre Les Fossoyeurs, le groupe Orpea a annoncé, dans un communiqué publié dimanche 30 janvier dans la soirée, avoir procédé au limogeage de son directeur général et promet de "faire toute la lumière sur les allégations avancées".

Qui est le nouveau PDG ?

"Le conseil d’administration du groupe Orpea, a décidé de mettre fin aux fonctions de directeur général de M. Yves Le Masne", assure le groupe. Philippe Charrier, déjà président non exécutif du conseil d’administration depuis mars 2017 le remplacera en devenant "président-directeur général de la société avec effet immédiat".

Le nouveau patron "aura pour mission de garantir, sous le contrôle du Conseil, que les meilleures pratiques sont appliquées dans toute l’entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées, en s’appuyant en particulier sur les missions d’évaluation confiées par le conseil d’administration à deux cabinets indépendants en cours de désignation", poursuit le texte.

Ce changement à la tête du groupe fait suite aux accusations portées par le journaliste indépendant Victor Castanet, qui a enquêté pendant trois ans sur le groupe, et dont le livre, Les Fossoyeurs, a été publié mercredi dernier aux éditions Fayard. Orpea, qui gère 1100 établissements à travers le monde dont 220 Ehpad en France, y est accusé de mettre en place une "maltraitance institutionnelle" envers ses résidents.

Les dirigeants d'Orpea sont attendus mardi 1er février au matin chez la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, suite à une convocation de cette dernière.

L'agence régionale de santé d'Ile-de-France a été chargée par le gouvernement de mener une enquête, et a lancé une inspection dans l'Ehpad du groupe Orpea à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), plus particulièrement visé dans le livre.

 

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Scandale dans les Ehpad : la ministre de l'Autonomie, veille à répondre "à chacun des signalements"

Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie répond à la polémique après l'enquête sur les dérives au sein du groupe privé de maisons de retraite Orpea.

Qu’attendez-vous de votre rendez-vous avec le directeur d’Orpea ?

Je tiens à entendre toutes les parties prenantes. J’ai donc convoqué le directeur général d’Orpea dans les plus brefs délais afin qu’il s’explique sur la situation des Ehpad du groupe. Ce que je veux savoir, c’est si un système organisé existe dans tout le groupe Orpea, ou si les faits dénoncés dans ce livre se rapportent uniquement à un établissement. Je veux également des éclaircissements sur les faits de maltraitance, de mauvaise gestion des ressources humaines et des financements publics, et de rationnement des produits alimentaires et de protection, et savoir s’ils ont été corrigés depuis l’époque des signalements, entre 2016 et 2018. Je rappelle que ces faits, s’ils sont avérés, ne doivent pas entacher la réputation de tout un secteur.

Avez-vous des moyens de contrôler les Ehpad ?

Je le réaffirme : les Ehpad, peu importe leur statut, et parce qu’ils reçoivent de l’argent public, sont soumis à des exigences de contrôle et de transparence très encadrées. Les Agences régionales de santé (ARS) et les conseils départementaux, en tant qu’autorités de tutelle de ces établissements, ont la capacité d’intervenir auprès d’eux et de mener des inspections. Les inspections sont suivies de rapports et de prescriptions adressées aux établissements, qui doivent ensuite mettre en œuvre un plan d’action pour y répondre dans les plus brefs délais. Vous voyez, les moyens de contrôler les Ehpad existent, car la loi le prévoit, et si nécessaire nous les renforcerons.

Comment intégrez-vous les plaintes des familles dans vos décisions ?

Je veux leur dire qu’elles sont écoutées et pleinement prises en compte. Quand je reçois des signalements, je veille à ce qu’il y ait une réponse à chacun des signalements qui me sont remontés. J’attache aussi beaucoup de prix à la transparence et au dialogue avec les familles dans chaque établissement. Ma priorité reste la même : protéger les résidents et garantir leur bien-être au quotidien. Des incidents rarissimes sont parfois signalés, et la lumière doit chaque fois être faite, car le respect du bien-être et de la dignité des résidents est au cœur de ce que je défends chaque jour.

 

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