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Tempête Alex 2 octobre 2020

 

La vallée de la Roya, trois ans de reconstruction depuis le passage de la tempête Alex

Chantiers post-Alex dans les vallées: où en est-on? On fait le point

Tempête Alex, trois ans après : les chiffres fous de la reconstruction

Trois nouveaux ponts reconstruits après la tempête Alex inaugurés dans la Roya

Nouvelles perquisitions à la mairie de Nice : soupçons de détournements de fonds sur les chantiers dans les vallées

Dans la vallée de la Roya, le pont d'Ambo a ouvert à la circulation ce week-end de Pâques

Dans la Roya, deux nouveaux ponts installés et un accès à Casterino qui avance

Réouverture de la route des Gorges de la Vésubie

Tempête Alex : 1 an après...



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La vallée de la Roya, trois ans de reconstruction depuis le passage de la tempête Alex

Écrit par Denise Delahaye et Loic Blache

La vallée de La Roya vue du ciel, 3 ans après. • ©France Télévisions

Nous avons pu survoler la vallée de la Roya durement touchée lors du passage de la tempête Alex, le 2 octobre 2020. La vue par hélicoptère permet de mieux mesurer les travaux réalisés depuis le début de la reconstruction.

Le 2 octobre 2020, la conjonction de la tempête Alex et d’un épisode méditerranéen de très forte intensité avait déclenché des pluies diluviennes dans la vallée de la Roya. De nombreux "processus hydro-géomorphologiques" se sont alors formés, des crues, des glissements de terrain et des éboulements. La vallée maralpine a été défigurée.

Près de 70 km de routes ont été détruites et 200 brèches s'étaient formées sur les différentes routes de la vallée. À l'heure actuelle, on estime à 80% le pourcentage des infrastructures remises en état ou reconstruites.

Pour atteindre ce résultat sur les chantiers de la Roya, il aura fallu mobiliser au total 200 ouvriers (équivalent 300 000 heures de travail). On peut retrouver la liste exhaustive des travaux et de leur évolution sur le site du Département 06.

Les principaux travaux engagés dès 2022 sont :

La route d’accès au Tunnel de Tende
La reconstruction de la RD 91 entre Saint-Dalmas et Castérino
Pont de l’Aigaira à Breil : reconstruction d’un ouvrage plus long (60 m au lieu de 36 m)

Mais il y a aussi :

Vallon de la Lavina à Breil : protections définitives au droit des habitations ;
Rive Droite de Breil : protections des services techniques à la piscine par enrochements avec un aménagement paysager et une piste cyclable,
Rive Gauche ZI Fontan : protection le long des habitations avec végétalisation,
Traversée Rive droite de Fontan : Confortement et protection. (Les travaux seront engagés dès que les ruines des bâtiments démolis seront évacuées)
Traversée de Tende : protection de la rive droite en aval du pont (EPHAD), du mur de la place Ponte et de la route de la Pia.

 



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Chantiers post-Alex dans les vallées: où en est-on? On fait le point

Arrêtés pendant plusieurs semaines, les travaux de voirie dans la Tinée et la Vésubie ont repris au fur et à mesure depuis cet été. Mais certains tardent encore.

On fait le point.

 

Le pont de Venanson a été totalement détruit par la tempête du 2octobre. Le pont provisoire, en amont, est toujours en service. Photo A. Mi.

C’est un sujet sensible. Qui fait parler les habitants des vallées, surtout de la Vésubie et qui opposent régulièrement les politiques. Où en sont les chantiers post-tempête Alex conduits par la Métropole Nice Côte d’Azur ? Après des semaines voire des mois d’arrêt pour certains (1), où en est la reprise de ces travaux ? Voirie, confortement de berges, ponts, etc.

On fait le point chantier par chantier avec les services métropolitains.

Ce qui a repris et qui est en bonne voie

À Venanson, où la maire Lœtitia Loré s’est mobilisée sans relâche pour que les chantiers reprennent, le pont des Alberas – sur la route de la forêt – ne sera pas fini fin novembre comme dit au début de l’été. Mais la reconstruction de l’ouvrage a bien repris et "la majeure partie des travaux sera réalisée pour la fin d’année, sous réserve des aléas climatiques. Les travaux de finition devraient être menés après l’interruption hivernale."

Ce qui doit reprendre prochainement

 

La RM31, pour accéder à Venanson, ne sera pas refaite avant le printemps. Photo A. Mi.

Sur la route de Venanson (RM 31), les travaux pour réparer la brèche auront aussi quelque mois de retard. Au lieu d’un démarrage en septembre, pour trois mois, il faudra attendre au moins le mois d’avril 2024 : "Les travaux, secteur Champouns, doivent faire l’objet d’un appel d’offres spécifique."

A Roquebillière, le seul chantier post-Alex qui a traîné et celui de la route du cimetière, en face du vieux-village. Le lancement de ce chantier (confortement des berges du Cervagné et remise en état de la route), prévu pour septembre, devrait avoir lieu, au mieux, ce mois-ci "sous réserve de la validation du dossier ‘‘loi sur l’eau’’ déposé début août auprès des services de l’État ". Durée de chantier prévue: 3 mois. "Les études sont réalisées et la commande à l’entreprise a été mise au point ", assure la Métropole.

Ce qui n’est pas pour tout de suite

 

Le confortement des berges du Cervagné et la remise en état de la voirie de la route du cimetière, à Roquebillière, pourraient commencer à l’automne. Photo A. Mi.

Lorsque les cours d’eau de la Madone et du Boréon se sont transformés en courants destructeurs la nuit du 2 octobre 2020, le quartier de la Frairie, à Saint-Martin-Vésubie, à la jonction de ces deux rivières, a été défiguré. Les maisons en amont ont été emportées, le stade de foot et les autres aménagements, en contrebas, détruits. Aujourd’hui, même si les pelleteuses ont démoli les bâtisses traversées par les eaux, la reconstruction est difficilement palpable. Pourtant, assure le Premier adjoint de Saint-Martin-Vésubie, Alain Jardinet, "le confortement des berges est fait au-dessus du pont. Maintenant, il faut l’ouverture d’un appel d’offres, c’est assez complexe car de gros ancrages doivent passer sous les maisons. Le début des travaux pourrait avoir lieu en fin d’année."

Ou "au premier semestre 2024" selon la Métropole (1).

Encore à Saint-Martin-Vésubie, la route de la Madone. Priorité au lendemain de la tempête Alex, le chantier, colossal (21 millions d’euros), a pris du retard. Et une partie de route faite provisoirement a été emportée. Aujourd’hui, beaucoup d’argent a été mis dans cet axe touristique. Et de priorité, la route de la Madone est devenue plus secondaire. "Dans le cadre de l’enquête en cours , il a été nécessaire d’engager différentes expertises sur les travaux réalisés en 2022, justifie la Métropole. Il convient, bien évidemment, d’attendre les conclusions de ces procédures avant d’envisager une reprise du chantier. La reconstruction définitive, du fait de la topographie du site, devra être résiliente aux aléas naturels qui affectent régulièrement ce secteur et ce bien avant le drame de la tempête Alex."

A Lantosque, la RM 2565 qui permet, notamment aux camions, de contourner le village, est fermée depuis trois ans: "Sur cette section, il est prévu d’engager les études en 2024 pour envisager des travaux en 2025-2026 au plus tard, et ainsi permettre de rétablir l’itinéraire principal d’accès à la vallée."

Qu’en est-il des ponts emportés par les flots dont la plupart ont été reconstruits provisoirement ?

Pour ceux de Venanson et Maïssa, "le lancement des travaux est prévu au cours de l’été 2024 pour un budget de plus de 6 millions d’euros et pour celui des ‘‘3 ponts’’: les études sont planifiées en 2024 pour des travaux sur 2025-2026."

Ce qui n’est pas précisément programmé

 

En aval du village de Saint-Martin-Vésubie et du quartier de la Frairie, les eaux ont tout balayé sur le passage le 2 octobre 2020. (Photo A. Mi.)

Pour d’autres ponts, toujours à Saint-Martin-Vésubie, les délais sont moins précis: "La reconstruction du pont de Salèse est à envisager à moyen terme" et celui "du lac du Boréon sera reprise dans le cadre du schéma Gemapi envisagé sur le haut Boréon".

En amont du village de Saint-Martin-Vésubie, les travaux de la route ou de protection des berges nécessitent "de mener une procédure d’enquête publique valant mise en compatibilité du Plan local d’urbanisme métropolitain, programmée sur l’année 2024, détaille-t-on. Ce n’est qu’une fois obtenu l’arrêté de déclaration publique que les travaux de défense de berges puis de reconstruction de la route définitive pourront être engagés."

En aval du village, les chantiers ne devraient pas s’engager tout de suite non plus pour le confortement des berges. "Le schéma Gemapi approuvé le 12 juillet a pris en compte ce secteur de manière à assurer la protection du centre de colonies de vacances et la future implantation d’un centre du Sdis et d’un terrain de football. Le calendrier de ces travaux et leur financement restent à définir."

La reconstruction des stations d’épuration: "Les stations d’épuration provisoires sont aujourd’hui toutes en service. Des études sont engagées par la Régie eau d’Azur pour la reconstruction de quatre stations définitives sur les communes de Lantosque, Saint- Martin-Vésubie, Roquebillière et Clans, pour un budget total estimé de 8 millions d’euros hors taxe."

La question a été posée par le conseiller départemental Éric Ciotti : quid des réseaux d’eaux du Boréon, notamment pour raccorder le parc Alpha. "Il ne revient pas à la Régie Eau d’Azur de réaliser un tel investissement pour ne desservir qu’un usager ", a répondu sans détour le président de la Métropole, Christian Estrosi.

1. Ce chantier sera géré par le Smiage.

2. En mars, une enquête a été ouverte par le procureur de la République de Nice notamment pour "détournement de fonds publics" à la suite d’un signalement fait par la Métropole après la découverte d’"irrégularités comptables".

 

Le pont provisoire pour passer d’une rive à l’autre du Boréon, à la sortie de Saint-Martin-Vésubie. (Photo A. Mi.) Photo A. Mi.



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Tempête Alex, trois ans après : les chiffres fous de la reconstruction

 

Les véhicules peuvent circuler dorénavant dans les deux sens de circulation sur le pont d'Ambo. • © Nathalie Jourdan/ France Télévisions

Les dégâts causés par les intempéries ont été chiffrés initialement à un milliard d'euros.

Le Département des Alpes-Maritimes et la Métropole Nice Côte d’Azur ont débloqué près de 500 millions d’euros depuis trois ans.

La tempête Alex, ce sont des drames humains — dix morts, huit disparus, 13 000 sinistrés, deux cimetières détruits — mais aussi un gouffre financier. Des ponts et des routes emportés, près de 500 entreprises à l'arrêt, des réseaux souterrains hors d'usage dans la Vésubie, la Tinée et la Roya...

Trois ans après la catastrophe, dont les dégâts ont été initialement estimés à un milliard d'euros, l'État aurait financé près de 570 millions de travaux et de diverses aides, la Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur 45 millions, tandis que les deux principales collectivités azuréennes ont dépensé, à elles deux, près de 500 millions.

250 millions du Département

Le Département des Alpes-Maritimes avance le chiffre de 250 millions dont 26 millions d’aide aux collectivités, 4,4 millions pour soutenir le tissu économique, 2,8 millions d’aides financières au relogement, 2,1 millions d’aides financières aux particuliers ou encore 138 000 euros d’aides financières aux agriculteurs.

210 millions de la Métropole

La Métropole Nice Côte d'Azur indique de son côté avoir dépensé 210 millions dont 155 millions pour les routes et les ouvrages d’art, 17 millions pour les berges des cours d’eau et 30 millions pour l’eau et l’assainissement.

On estime, trois ans après, que 80% des infrastructures ont été remises en état ou reconstruites. Pour les 20% restants, de nouveaux investissements sont annoncés...

La métropole prévoit 80 millions supplémentaires "pour terminer la reconstruction des infrastructures prioritaires, notamment à Saint-Martin-Vésubie, de réaliser la reconstruction des ponts définitifs de Maïssa et Venanson pour près de 6 millions, ou encore la sécurisation du vallon du Vernet pour plus de 3 millions, ou le désenclavement du quartier Deloutre pour 2 millions."

Le Département des Alpes-Maritimes annonce de son côté 59 millions d'euros supplémentaires consacrés "cette année" aux reconstructions.

Concernant les particuliers, le fonds de prévention des risques naturels, dit fonds Barnier, a été mobilisé à hauteur de 120 millions d’euros. D’après la "mission flash " menée en juin dernier par les députés Alexandra Masson (RN) et Philippe Pradal (Horizons), seuls 3% des litiges avec les assurances restent à clôturer sur un total de 14 000 dossiers ouverts après la catastrophe.

 

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Tempête Alex dans la vallée de la Roya : Xavier Pelletier, préfet délégué à la reconstruction des vallées, fait le point.

Les 2 et 3 octobre 2020, la tempête Alex dévastait une partie du département des Alpes-Maritimes, et plus particulièrement ses vallées. La réfection des infrastructures est toujours en cours. La route de la Roya avait été une des plus touchées par près de 200 impacts.

Sur la route qui remonte la vallée de la Roya, l'asphalte est impeccable, mais les stigmates de la tempête Alex sont toujours présents de part et d'autre de la voie. Des cicatrices béantes tout au long de l'artère où le flux des véhicules a repris presque normalement.

Face au désastre, l'Etat a dû assumer ses responsabilités, notamment en matière d'infrastructures. À l'occasion de cette date anniversaire, le président de la République a tenu à le rappeler.

Peu après la catastrophe, Xavier Pelletier avait été nommé préfet délégué à la reconstruction des vallées. Aujourd'hui, il en connaît les moindres recoins.

Xavier Pelletier, préfet délégué à la reconstruction des vallées :

"On ne reconstruira pas contre l’eau mais avec l’eau"

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C'était la principale leçon à tirer de cette catastrophe météorologique. Celui que l'on appelle le préfet "tempête" précise : "L’objectif est de faire en sorte que, si un épisode météorologique venait à se reproduire, l’on puisse protéger les habitants". "Quand on remet en place des infrastructures, on fait en sorte, du fait de leur conception, d’avoir des ouvrages qui résisteront à l’assaut éventuel de nouvelles crues torrentielles." Pour cela, "il faut que les fluides hydrauliques puissent s’écouler, il faut faire sauter les verrous hydrauliques".

Xavier Pelletier :

"On fait en sorte de redonner des largeurs de fonctionnement aux rivières, des zones d’expansion pour que la rivière puisse dépenser son énergie"

Dans cet objectif, deux immenses ponts marqueront bientôt le paysage de la vallée de la Roya pour les décennies, voire les siècles à venir.

Des ponts plus hauts et plus longs

Au lendemain de la tempête, la route entre le littoral et Tende était totalement coupée à plus de soixante endroits. Sur le terrain, ce sont les équipes du conseil départemental des Alpes-Maritimes qui sont en charge de la réfection des infrastructures routières.

Entre Breil-sur-Roya et Fontan, la route provisoire descend encore dans le lit du fleuve, et la circulation y est alternée. Dans le courant du mois d'octobre, les deux immenses ouvrages d'art seront positionnés.

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..Deux immenses ponts métalliques seront positionnés dans la vallée de la Roya entre Breil-sur-Roya et Fontan en octobre 2022 • © Jérémy Dulieu

Les nouveaux ponts d'Ambo et du Caïros n'auront aucun appui dans le lit du fleuve, ils seront situés entre 2 et 4 mètres plus haut que les anciens ponts. Ils mesureront respectivement 75 et 55 mètres, soit environ le double de leur ancienne longueur.

Le coût total de l'opération (fabrication et mise en place de ponts ainsi que la voirie) s'élève à 10,5 millions d'euros.

Sandra Giordan, contrôleur travaux du Département 06 :

"On s'est dit : si ça revient, ce que l'on n'espère pas, il faut que ça passe."

Le bout du tunnel... en 2023

La vitalité économique de la vallée de la Roya dépend grandement de sa liaison avec l'Italie. Avant le passage de la tempête, le trafic y était très important grâce au tunnel de Tende. Mais, aujourd'hui, si l'accès y est néanmoins possible, les conditions demeurent difficiles en empruntant une ancienne route militaire afin de gravir le col et de le redescendre ensuite du côté piémontais après 46 lacets ; cet accès est réservé aux habitants de la vallée uniquement.

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La route des 46 lacets, qui mène de Tende au Col de Tende. C'est le seul chemin pour relier la France et l'Italie depuis que la tempête Alex a emporté la route qui mène au tunnel de Tende. La circulation y est très réglementée. • © Loïc BLACHE/FTV

Les travaux du nouveau tube, sous maîtrise d'ouvrage italienne, devraient aboutir à l'ouverture du nouveau tunnel en 2023. Sa chaussée aura une largeur de 6.50 mètres, il possédera également une large voie de marche, une voie d’émergence et un quai. Ci-dessous, le projet d'ouverture du côté français. Mais, à terme, il sera légèrement diffèrent en raison des modifications nécessaires après les dégâts subis.

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Pour enjamber l'éboulement causé par la tempête Alex et relier la RD6204 au tunnel de Tende, la France et l'Italie ont validé la construction d'un viaduc de 65 mètres de long. • © Anas

Le nouveau tracé devrait permettre aux véhicules de passer à partir d'octobre 2023. L'ancien ouvrage, en cours de restauration, sera à nouveau ouvert au public en 2025...

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Trois nouveaux ponts reconstruits après la tempête Alex inaugurés dans la Roya

 

L’inauguration du pont Aïgara à Breil-sur-Roya s'est déroulée ce mercredi 5 juillet

Trois nouveaux ponts reconstruits après la tempête Alex ont été inaugurés ce 5 juillet : celui d’Ambo, celui de Caïros dans la vallée de la Roya-Bévéra et celui de l'Aïgara à Breil-sur-Roya.

Une structure métallique suspendue, qui n'a pas d'emprise sur le lit de la rivière. Tel a été pensé le pont d'Ambo à Fontan, destiné à relier deux rives et à panser les stigmates de la tempête Alex.

C'est elle qui avait tout emporté sur son passage, ôtant la vie et occasionnant plus d'un milliard d'euros de dégâts, en octobre 2020. L'ancien pont de la commune avait quant à lui été emporté par la force des eaux.

Le pont d'Ambo est une petite prouesse d'ingénierie. Cette structure de 75 mètres de long pèse pas moins de 700 tonnes. Elle a été montée en un seul morceau, et achevé à l'été 2022. Les premiers véhicules ont peu le franchir lors du weekend de Pâques dernier.

Reportage lors de l'ouverture :

 



Le pont d'Ambo est une petite prouesse d'ingénierie

Cette structure de 75 mètres de long pèse pas moins de 700 tonnes. Elle a été montée en un seul morceau, et achevé à l'été 2022.

Redimensionnées avec des gabarits hydrauliques multipliés par quatre, ces deux structures sont plus solides qu’avant.

Ce colosse de métal avait été ensuite mis à son emplacement définitif, en octobre 2022. Une opération menée de nuit qui avait attiré nombre de médias, badauds et personnalités politiques.

Les ponts de Caïros et d’Ambo permettent un meilleur passage vers le haut de la vallée.

Au total, 70 km de voiries ont été reconstruits dans la vallée.

 



Les 2 ponts flambants neufs représentent un investissement de 10,8 M€ (financé par Etat-Région à hauteur de 80 % et le Département à 20 %).

Ils ont été inaugurés notamment par le président du département.

Charles Ange Ginésy, président du département des Alpes-Maritimes : "D’ici 2024, la collectivité départementale aura investi près de 260 M€ au total dans la vallée de la Roya, et 315 M€ dans l’ensemble des vallées sinistrées. L’ouverture de ces ponts à la circulation, effective depuis avril dernier, est venue conclure une opération hors norme, financée par le Conseil départemental, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’État."

Charles Ange Ginésy a conclu sa visite dans la vallée de la Roya en se rendant à l'inauguration du Pont Aïgara.

Durant la Tempête Alex, le cours d'eau de la Roya est passé de 20 mètres à 80 mètres sur ce secteur, submergeant le stade en rive gauche et emportant le tablier du pont. Le pont est reconstruit sur 56 mètres, à la place des 36 mètres initiaux, de façon à conserver la largeur du nouveau lit de la rivière et de manière à rendre l'ouvrage plus résilient.

Les travaux ont été financés à 90 % par l’État et 10 % par la Région Provence-Alpes Côte d’Azur, le SMIAGE en assurant la maîtrise d’ouvrage.

 

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Nouvelles perquisitions à la mairie de Nice : soupçons de détournements de fonds sur les chantiers dans les vallées

Des perquisitions ont eu lieu ce vendredi en mairie de Nice et dans les subdivisions de la Tinée et de la Vésubie suite à l'alerte donnée par la Métropole elle-même. Selon la municipalité, 17 agents ont été suspendus, à divers niveaux hiérarchiques. Le procureur de la République a confirmé l'ouverture d'une enquête préliminaire notamment pour "détournement de fonds publics ", "d'escroquerie", "de faux et d'usage de faux ".

Trois mois après les perquisitions dans le cadre du chantier Iconic, la municipalité de Nice est à nouveau visée par la justice. Ce vendredi, des perquisitions ont eu lieu en mairie, ainsi que dans les subdivisions administratives de la Vésubie et de la Tinée.

Dans un communiqué de presse, le procureur de la République, Xavier Bonhomme, confirme l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "détournements de fonds publics par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, d'escroqueries, de faux, d'usages de faux et de recel de ces infractions ". L'enquête est confiée à la section de recherche de la gendarmerie nationale de Marseille, plus précisément au détachement de Fréjus.

 

 

Cette enquête a été déclenchée suite à un signalement effectué le 28 février dernier par Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur, en application de l'article 40 du code de procédure pénale, faisant état de "manquements graves au respect des règles de la comptabilité publique". Une information communiquée un mois et demi plus tard à la presse, soit deux jours à peine avant les perquisitions, sous la forme d'un message laconique :

 

 

Les réactions suite à cette nouvelle enquête sont discrètes pour l'instant. Selon nos sources, des agents municipaux et métropolitains auraient été suspendus pour une durée maximale de quatre mois avec maintien de salaire.

Deux directeurs adjoints suspendus

Ces agents seraient au nombre de 17 selon une source interne à la mairie, 21 selon une autre, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie. Parmi les noms cités fréquemment figureraient tout de même deux hauts cadres métropolitains, directeurs généraux adjoints des services. Un ancien responsable des aménagements dans les vallées, aujourd'hui à la retraite, aurait, lui aussi, été entendu par les gendarmes.

Les interrogations porteraient, en effet, sur les chantiers mis en œuvre après la tempête "Alex " et sur des pratiques systématiquement non conformes à la procédure de commande publique. Celle-ci exige l'attestation d'un "service fait " avant de procéder au règlement du chantier. Il apparaîtrait que les travaux commandés n'aient pas toujours été effectués, d'où l'intitulé de "faux et usages de faux ", nous indique un élu.

Une source proche de la mairie met en avant une affaire avant-tout d'incompétence. Et peut-être aussi de précipitation, dans le cadre des travaux urgents de remise en état des vallées. Pour d'autres, c'est une pratique devenue monnaie courante dans bon nombre de chantiers à Nice. "On s'étonne ainsi de la rapidité de l'opération de destruction du Théâtre national de Nice", commente un élu, qui souhaite rester anonyme.

Les services du procureur rappellent que les peines encourues pour l'infraction de détournement de fonds publics par une personne dépositaire de l'autorité publique peuvent aller jusqu'à 10 années d'emprisonnement et 10 millions d'euros d'amende.

 

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Dans la vallée de la Roya, le pont d'Ambo a ouvert à la circulation ce week-end de Pâques

 

Les véhicules peuvent circuler dorénavant dans les deux sens de circulation sur le pont d'Ambo

Plus de deux ans après le passage de la tempête Alex, la vallée de la Roya voit à Fontan l'aboutissement du pont d'Ambo, ouvert dans les deux sens de circulation ce samedi 8 avril.

Une structure métallique suspendue, qui n'a pas d'emprise sur le lit de la rivière. Tel a été pensé le pont d'Ambo à Fontan, destiné à relier deux rives et à panser les stigmates de la tempête Alex.

C'est elle qui avait tout emporté sur son passage, ôtant la vie et occasionnant plus d'un milliard d'euros de dégâts, en octobre 2020. L'ancien pont de la commune avait quant à lui été emporté par la force des eaux.

 

Le pont d'Ambo à Fontan est suspendu au-dessus de la Roya

Cette réouverture aurait dû survenir au début de l'année 2023, mais les aléas climatiques en ont décidé autrement.

Au micro de Nathalie Jourdan et Marylène Iapichino, pour France 3 Côte d'Azur, certains habitants de la vallée ont avoué leur soulagement de voir cet ouvrage d'art enfin accessible.

Pour Julien Châtillon, "c'est un grand moment d'émotions", avoue-t-il d'un sourire. Avant de poursuivre : "cela rajoute de la fluidité pour venir, pour se déplacer, et pour les touristes qui viennent nous voir. [...] Et petit à petit, on retrouve notre fluidité de transport dans la vallée".

700 tonnes d'un seul tenant

Le pont d'Ambo est une petite prouesse d'ingénierie. Cette structure de 75 mètres de long pèse pas moins de 700 tonnes. Elle a été montée en un seul morceau, et achevé à l'été 2022.

 

 

Ce colosse de métal avait été ensuite mis à son emplacement définitif, en octobre 2022. Une opération menée de nuit qui avait attiré nombre de médias, badauds et personnalités politiques.

 

 

Cet ouvrage, confié à Eiffage, a été financé par l'Etat, mais aussi le Département des Alpes-Maritimes et la Région Paca.

 

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Alex, des vestiges exceptionnels découverts lors de travaux à Roquebillière

Les traces d'une villa romaine et des sépultures ont été mis au jour dans le sol de cette commune de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes. Les services archéologiques annoncent faire au plus vite pour permettre la reprise du chantier.

A l'avenir, d'autres vestiges pourraient être découverts dans la vallée.

Les traces d'une villa romaine de plus de 76 mètres de long et des sépultures, voilà les vestiges qui se cachaient dans le sol de Roquebillière dans les Alpes-Maritimes.

Une découverte faite par des ouvriers à la mi-novembre dans le quartier Gordolon.

Alors qu'ils commençaient les travaux pour la construction de bâtiments devant accueillir des entreprises délogés par la tempête Alex, ils ont mis au jour des restes humains.

La gendarmerie nationale a alors été prévenue, mais devant l'ancienneté des ossements, c'est la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) qui a récupéré le dossier.

Un site exceptionnel

Selon les premières observations, les sépultures dateraient de deux périodes distinctes. Une première couche du 4e et 5e siècle et d'autres sépultures plus tardives, creusées entre le 13e et 14e siècle.

Sous les tombes une incroyable découverte. Les traces de ce qui semble être une villa romaine de plus de 76 mètres de long, datée entre le1er et le 4e siècle.

"Dans les Alpes-Maritimes, c'est la première fois qu'on découvre les vestiges d’une aussi grande villa à l'intérieur des terres." "On a peut être une villa romaine qui s'est christianisée, mais ce n'est qu'une supposition", propose Franck Sumera, conservateur en chef du patrimoine dans les Alpes-Maritimes pour la DRAC.

Il faut encore attendre les datations au carbone 14 et le début des fouilles pour confirmer toutes ces suppositions.

Les 2/3 du chantier mis en pause

Suite à la découverte de ces précieuses traces du passé, les travaux ont dû être stoppés sur la partie haute du chantier.

"Cette découverte est exceptionnelle pour l'histoire de la commune, explique Thomas Marcucci, directeur général des services de la commune. Mais il faut construire ces bâtiments pour les entreprises."

Dans le quartier Gordolon, deux bâtiments doivent être construits en bord de route pour accueillir entre 5 et 6 entreprises, délogées par la tempête Alex qui a frappé la Vésubie le 3 octobre 2020.

Ce qui représenterait 40 emplois dans l'artisanat, le bâtiment et les travaux publics.

Thomas Marcucci, directeur général des services de la commune "C'est le seul endroit plat de la commune épargné par la rivière. Si le site est sanctuarisé on trouvera une solution, mais nous n'avons pas beaucoup de foncier disponible."

Le site ne sera pas sanctuarisé

Franck Sumera explique comprendre l'inquiétude de la commune. Même si l'édifice découvert est exceptionnel, il annonce ne pas vouloir sanctuariser le site :
"Il faut garder les témoins les plus importants du passé, mais nous n'allons pas vivre au milieu des antiquités."

Franck Sumera, conservateur en chef du patrimoine dans les Alpes-Maritimes pour la DRAC : "Nous avons tout à fait conscience de l'urgence économique et social créée par la tempête Alex. Notre travail, c'est de faire l'équation entre la protection du patrimoine et ce qui est acceptable pour la population."

L'entreprise qui faisait les travaux et la commune sauront au plus tard la semaine prochaine ce que va devenir le chantier. Une fouille sera ensuite lancée pour étudier tous ces vestiges. "Elle devrait durer trois mois, nous allons essayer de faire vite et bien." , assure le conservateur.

L'objectif : permettre la reprise des travaux de construction le plus rapidement possible.

Protection des sites archéologiques

"C'est très élégant de la part de l'entreprise de nous avoir prévenus de la présence des vestiges", salue Franck Sumera.

Une obligation légale, qui peut être sanctionnée par une amende de 3 750 €.

"Aujourd'hui, il n'est plus possible de nous cacher des découvertes, prévient-il. La population est éduquée à l'archéologie et il y a toujours quelqu'un qui nous envoie des photos quand des découvertes sont cachées par des entreprises."

Assurer l'avenir par l'archéologie préventive

La découverte de vestiges pourrait s'amplifier avec les reconstructions nécessaires après la tempête Alex. "Dans le département, il y a peu de zones agricoles : les vallées concentrent les vestiges, prévient Franck Sumera. Donc à chaque nouvelle construction, il risque d'y avoir des découvertes."

L'objectif est donc maintenant de faire de l'archéologie préventive dans l'arrière-pays, pour limiter les découvertes accidentelles. Il faudrait cartographier les zones où il pourrait y avoir des vestiges importants.

Ainsi, la présence de sites archéologiques pourra être anticipée par les entrepreneurs, qui prévoiront les fouilles dans le planning des travaux.

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Dans la Roya, deux nouveaux ponts installés et un accès à Casterino qui avance

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La mise en place du pont du Caïros se fait grâce à des "lançages". Après des finitions, il sera mis en service en janvier prochain et ne possèdera pas de foncations dans la rivière. • © Laurent Meney/FTV

Pendant deux nuits (mercredi-jeudi et jeudi-vendredi), deux nouveaux ponts sont installés entre Breil-sur-Roya et Fontan. Un peu plus haut dans la vallée de la Roya, les travaux de reconstruction de la RD91 qui mène à Casterino avancent.

Cela s'observe au fil des semaines, en parcourant la RD6204 qui relie Breil-sur-Roya à Tende (Alpes-Maritimes) : la route se reconstruit, les chantiers se déplacent et les feux tricolores de travaux disparaissent peu à peu.

Des travaux publics d'envergure, comme ces deux ponts routiers qui ont été construits ces derniers mois au bord de la route, entre Breil et Fontan. Des colosses d'acier de 350 tonnes chacun et mesurant 75 mètres (Ambo) et 55 mètres (Caïros) de long.

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Le pont de Caïros, dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), avant son installation définitive, le 19 octobre 2022. • © Laurent Meney/FTV

Pendant deux nuits consécutives (du 19 au 20 et du 20 au 21 octobre), la route départementale est fermée à la circulation pour installer ces impressionnantes structures. Une manœuvre délicate réalisée grâce à des lançages, c'est-à-dire que le pont va "rouler" jusqu'à son emplacement définitif (voir le timelaps ci-dessous)

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Plus de deux ans après la tempête Alex, la vallée de la Roya se reconstruit. Pendant deux nuits consécutives, deux ponts vont être mis en place entre Breil-sur-Roya et Fontan (Alpes-Maritimes). Ici, le pont du Caïros, dans la nuit du 19 au 20 octobre 2022. • ©Nassim Tireche/FTV

"Caïros va parcourir une cinquantaine de mètres et le transfert va se faire sur la nuit, jusqu’à 5h du matin", explique Martin Jouve, le responsable des travaux.

Symbole de la reconstruction

La nuit d'après, c'est le deuxième ouvrage, Ambo, qui sera mis en place de la même manière. Des ponts "conçus afin de résister à tout débordement de la rivière", précise le département : ils sont plus longs que les anciens et sans aucun pilier présent dans la Roya.

Des travaux chiffrés à 10,8 millions d'euros par le département, financés à près de la moitié par des subventions de l'État, de la Région et de l'Europe.

Pour les habitants de la vallée, ces poses nocturnes sont un symbole fort de la reconstruction.

Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya : "On a vécu beaucoup de moments difficiles. Aujourd'hui, on savoure chaque moment comme celui-ci qui nous fait avancer dans la reconstruction."

Mais il restera encore quelques finitions à réaliser avant de pouvoir rouler sur ces deux ouvrages : peintures, étanchéité, enrobés et installation des équipements de sécurité. Leur mise en service est prévue pour janvier 2023.

Castérino accessible au plus tard le 15 décembre

Plus haut dans la vallée, un autre chantier important est en cours : celui de la RD91 qui relie Saint-Dalmas-de-Tende au hameau de Casterino. En octobre 2020, la tempête Alex avait emporté cette route en plusieurs endroits, dont une brèche de soixante mètres.

L'éboulement le plus important qui s'est produit sur la RD91 entre Saint-Dalmas-de-Tende et le hameau de Castérino, dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), suite à la tempête Alex d'octobre 2020. Les autorités vont construire une galerie paravalanche pour permettre la réouverture de la route fin 2022.

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L'éboulement le plus important qui s'est produit sur la RD91 entre Saint-Dalmas-de-Tende et le hameau de Castérino, dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), suite à la tempête Alex d'octobre 2020. Les autorités vont construire une galerie paravalanche pour permettre la réouverture de la route fin 2022. • © Loïc BLACHE/FTV

Pour éviter que cela ne se reproduire, une "casquette paravalanche" est en cours de construction.

Marc Javal, directeur général adjoint des services techniques du Département : "Il a fallu stabiliser la falaise et réaliser plus de 2km d’ancrages dans le talus, ainsi que plus d’un kilomètre de drain pour capter l’eau. Pour les fondations, on a foré des micro pieux à la verticale jusqu'au rocher."

Un ouvrage d'un montant de 6 millions d'euros qui devrait être terminé "avant la saison hivernale, le 15 décembre au plus tard ", précise Marc Javal. "Les entreprises travaillent en 3*8, du lundi au samedi."

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Une "casquette paravalanche" est en cours de construction pour permettre de rouvrir l'accès jusqu'au hameau de Casterino, dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes). • © Département des Alpes-Maritimes

Cet hiver, l'accès à Casterino en voiture sera donc de nouveau possible et déneigé, avec un véhicule toutefois équipé de pneus pour la neige. Un soulagement pour les professionnels du tourisme.

Paul Servel, gérant de l'Auberge Sainte-Marie-Madeleine : "Les gens -même ceux du pays- vont pouvoir revenir profiter de Casterino ! En tant qu'hôtelier, il nous faut cet accès routier pour faire une vraie saison touristique."

"La commune est en train de mettre en place ce qu’il faut pour avoir un petit parcours de ski de fond et qu’il y ait une piste de luge", précise Paul Servel

D'autres chantiers à venir

Depuis le passage de la tempête Alex, le département a engagé plus de 200 chantiers, principalement dans la vallée de la Roya.

50 kilomètres de routes (sur les 70 emportées) ont déjà été reconstruites à l'est des Alpes-Maritimes. La RD6204 qui serpente dans les Gorges de Paganin est de nouveau circulable sans restrictions depuis le 30 août 2021. Au sud de Breil-sur-Roya, un premier pont a été mis en service le 17 septembre 2001.

L'ensemble de ces travaux représente un montant de 6 millions d'euros par mois.

Parmi les chantiers en cours ou à venir : le tunnel de Tende, la reconstruction du pont des 14 arches à l'entrée de Tende qui devrait commencer en mars 2023 et la création d'un tunnel de 300 mètres dans les Gorges de Paganin.

"Fin 2023, tous les travaux pour la reconstruction de la route seront achevés dans la Roya", assure le département.

 

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Réouverture de la route des Gorges de la Vésubie

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..Réouverture, lundi 10 octobre, après 22 mois de travaux, de la RM2565 située après le pont Durandy et en aval du Cros d’Utelle dans la vallée de la Vésubie.

C'était le lundi 07 décembre 2020, en aval du Cros d’Utelle. Juste, quelques semaines après le passage dévastateur de la tempête Alex. Un ensemble de blocs rocheux tombait sur la route des Gorges de la Vésubie, principal accès à cette Vallée, bloquant la RM256 en une trentaine de points du Plan du Var à Saint-Martin-Vésubie. Au total, ce sont plus de 10 kms de route qui ont été impactés dont 3 km de voies totalement emportés.

Cet éboulement, d'environ 50m3 détruisit également les ouvrages de protections pare-blocs en pied de versant et endommagea considérablement la chaussée et les glissières de sécurité.

Dès le lendemain, des purges des éléments instables ont été réalisées et au fil du temps des travaux d’envergure ont permis de sécuriser la falaise, puis de réparer les ouvrages de soutènement afin de participer à la réduction du risque de chute de blocs sur cette portion de la route.

Mais, afin de mener à bien ces travaux de sécurisation, la route a dû être temporairement coupée dans les deux sens de circulation avant que les services métropolitains ne parviennent à aménager, en un mois seulement après l'éboulement, une route provisoire.

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En un mois, pas moins de 30 000 m3 ont été remblayés pour réaliser la route provisoire, en rive droite du lit de la Vésubie, d'environ 900 mètres de long et de 3 mètres de largeur, pour maintenir une desserte minimale de la vallée.

Une route provisoire en un mois !

Pas moins, de 30 000 m3 ont dû être remblayés pour réaliser la route provisoire, en rive droite du lit de la Vésubie, d'environ 900 mètres de long et de 3 mètres de largeur, pour maintenir une desserte minimale de la vallée.

Par la suite, ce sont 175 compartiments rocheux qui ont été confortés, 5 300 mètres d’ancrages qui ont été réalisés et 450 mètres d'écrans pare-blocs qui ont été mis en place, le tout sur une durée de 166 heures d'hélicoptères afin d'aboutir à la sécurisation de la paroi et à la reconstruction de la chaussée initiale.

Coût des travaux : 5,2M€

L'ensemble de ce chantier est évalué à 5,2M€ réparti de la façon suivante :

3,3M€, de travaux de sécurisation en falaise.
1,3M€ pour la réalisation de la route provisoire.
600 000€ destinés à la réparation de la RM 2565 (chaussée + ouvrage d’art).

L'Etat a participé à hauteur de 1M€ au titre de la dotation de solidarité pour ces travaux qui s'inscrivent dans la continuité des autres travaux réalisés sur la RM 2565, la route d'accès à la vallée de la Vésubie.

Durant ces 22 mois de travaux, ce sont des moyens techniques matériels et humains exceptionnels qui ont été mobilisés. Pour mémoire, sur cet axe majeur, du Plan du Var jusqu’au Nord de Saint-Martin-Vésubie, la Métropole a réalisé 68 chantiers sur la RM2565 représentant 40M€ de dépenses.

 

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Tempête Alex : 1 an après...

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Alex, un an après: 2 octobre 2020, le jour où la "bombe météorologique" s’est abattue sur nos vallées

Un an après, les déflagrations de la "bombe météorologique" qui a frappé les Alpes-Maritimes sont encore

perceptibles dans les vallées, de la Vésubie à la Roya convalescentes.

Retour un an après sur la catastrophe avec deux témoins chocs.

RECIT

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..La vallée de la Vésubie, un an après le passage de la tempête Alex, ici sur la route entre Saint-Martin-Vésubie et le lac du Boréon. Photo J-F

C’était il y a un an. C’était hier. C’est encore bien présent. Et c’est un peu demain, aussi. En fin de semaine prochaine, les vallées azuréennes s’apprêtent à célébrer leur plus sinistre anniversaire. Le 2 octobre 2020, la tempête Alex fond sur des Alpes-Maritimes en alerte rouge pluies-crues-inondations. Météo France évoque une "bombe météorologique".

Cet épisode méditerranéen dépassera les prévisions les plus alarmistes. Alex pilonne les vallées azuréennes. La Vésubie et la Roya au premier chef. Mais aussi la Tinée et, dans une moindre mesure, l’Estéron ou le Var.

Scénario inédit

500,2 mm d’eau cumulés par m2 en 24 h sur Saint-Martin-Vésubie. Du jamais-vu.
Des pans entiers de montagne désintégrés, du Boréon au col de Tende. 420 habitations rendues inhabitables dans les Alpes-Maritimes, dont 180 entièrement détruites. 70 kilomètres de routes et des dizaines de ponts démolis.

Des villages coupés du monde. 16 000 personnes privées d’électricité. Plus de courant, plus de réseau, plus d’eau à Tende, village emblématique des plaies du haut pays.

Le cimetière de Saint-Dalmas-de-Tende a été emporté. Tout comme celui de Saint-Martin-Vésubie. Un scénario inédit en France.

Bilan: 18 victimes, dont 10 morts identifiés et 8 disparus à qui la tempête n’a laissé aucune chance.
Le bilan est lourd. Mais il aurait pu l’être bien plus encore, sans les mesures préventives de la préfecture et l’exemplaire abnégation des secours.

En tout, le Sdis 06 recensera 1.865 interventions. 178 sauvetages et hélitreuillages, et 1.490 personnes récupérées par hélicoptère, tous services confondus.

Alex vient d’écrire l’Histoire. Éclipsant même les intempéries du 3 octobre 2015, qui avaient pourtant fait 20 morts sur la Côte d’Azur.

Un an après, que reste-t-il de l’une des pires catastrophe naturelle de l’après-guerre en France métropolitaine ?

Un traumatisme indélébile. Des stigmates encore spectaculaires. Des habitants dans le flou sur leur avenir. Des galères quotidiennes pour se déplacer.

Mais aussi des réalisations exemplaires. De nombreux ouvrages d’art reconstruits. Des centaines de millions d’euros investis.

Des leçons de vie, de résilience. Et ce formidable élan de solidarité qui ne s’essouffle pas.

Alex n’était pas seule

Un an après, d’autres catastrophes naturelles sont venues rappeler qu’Alex n’était pas un cas isolé.
L’Allemagne et la Belgique peuvent en témoigner : les images des intempéries qui ont fait près de 200 morts, à la mi-juillet 2021, rappellent à s’y méprendre celles de la Vésubie ou la Roya en octobre 2020.

Un an après, nous retraçons ce jour d’apocalypse avec deux précieux témoins : le commandant des sapeurs-pompiers Jean Giudicelli, qui a dirigé les opérations de secours dans la Vésubie, et l’adjudant-chef David Garcia, qui pilotait alors la brigade de gendarmerie de Tende.

Deux regards éclairants. Deux récits éloquents. Deux phares braqués sur un jour sombre à ne jamais oublier.

Octobre rouge

"Le 2 à l’aube, on est sur le pied de guerre." Guerre, le mot n’est pas trop fort. Ce 2 octobre 2020, un bombardement climatique va s’abattre sur le haut pays niçois. Jean Giudicelli en est alors le commandant au Sdis 06 (Service départemental d’incendie et de secours).

Ce sapeur-pompier chevronné est en alerte. La redoutable tempête Alex débarque dans les Alpes-Maritimes en provenance du Finistère. Des renforts sont déjà là.

"Toutes nos casernes sont armées, prévenues d’un épisode météo d’intensité exceptionnelle. Mais on ne pouvait pas imaginer ce déchaînement titanesque des éléments…" Imaginer, non. Anticiper, oui.
La Côte d’Azur a retenu les leçons du passé. 2015, 2019: plusieurs épisodes méditerranéens l’ont déjà endeuillée.

Ce vendredi 2 octobre, elle est en alerte rouge pluie, crues et inondations. Alors les écoles restent fermées. Décision du préfet Bernard Gonzalez prise la veille. Tant pis si certains raillent un excès de zèle. Car ce matin-là, sur le littoral, il pleut, sans plus. Pour l’instant.

Mais les précipitations s’intensifient. La menace monte. Le préfet évoque une situation "grave". À midi, il ordonne la fermeture des grands centres commerciaux proches de l’embouchure du Var. Le fleuve est en crue. Saint-Laurent-du-Var fait évacuer sa zone industrielle. La "bombe météorologique", comme le qualifiera Météo France, va frapper.

Etat d'alerte

15 heures. Au PC de crise basé en préfecture, la tension bondit de trois crans. Les premiers messages d’alerte descendent de la Vésubie. "Une personne aurait été emportée depuis un pont à Saint-Martin-Vésubie", se souvient Jean Giudicelli.

Il prend alors le commandement des opérations de secours dans la Vésubie. "Je décide de m’engager sur site. Très vite, je réalise que l’événement est d’ampleur particulièrement élevée. Je vois des coulées de boue, la Vésubie déjà haute…"

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Quelques jours après la tempête, à Tende, Stéphanie remercie Romain, le gendarme qui l’a sauvée. Photo Franz Chavaroche

Un groupe de sauvetage en eau vive du Gard part au front avec lui. La bataille ne fait que commencer.

Dans la Roya voisine aussi, l’eau monte vite, très vite. Et l’angoisse avec.
L’adjudant-chef David Garcia, alors commandant de la brigade de Tende, apprend que ses collègues de Breil multiplient les interventions. "Puis tout se déplace sur le secteur nord. Ça s’aggrave. On commence à voir des poteaux arrachés, des lignes électriques qui prennent feu, des cascades d’eau sur les routes, des branches et des objets qui volent…"

Un morceau de tôle vient lui balafrer le visage. Il se fait recoudre aussitôt. Bilan: sept points de suture.

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L’adjudant-chef David Garcia, alors commandant de la brigade de Tende, a été blessé au visage avant de se porter au secours des autres. Photo Dylan Meiffret

Black-out total

16 heures. Situation critique dans la haute Roya. "On revient tous sur le terrain. À partir de là, on a vraiment enchaîné les interventions", raconte David Garcia.

Problème: la vallée se retrouve coupée en deux. Les gorges de Paganin sont prises au piège. Des automobilistes aussi. "On a réussi à les dégager in extremis, aux endroits où il y a eu des ruptures de routes."

Désormais, les deux brigades de la Roya ne peuvent compter que sur elles-mêmes. "On était totalement privés de communication. On ne savait absolument pas ce qui se passait à Saint-Martin-Vésubie, ni même dans le bas de la vallée. On s’est adaptés."

À l’heure de la 5G, plus de réseau, plus de téléphone. Dans la Vésubie aussi, les secours vivent une grande première: "Un vrai black-out de communication. Une perte totale de repères. On se retrouve dans une espèce de bulle, avec l’impression de revenir au Moyen Âge, de travailler à la bougie", témoigne Jean Giudicelli.

Mais dehors, Alex n’attend pas. La Vésubie, le Boréon se muent en monstres furieux, gorgés de rochers, d’arbres et de débris. Ils dévorent les terrains, avalent les maisons, et même les cuves d’une station-service.

Des trombes d’eau s’abattent sur Venanson, Roquebillière, Saint-Martin. Dans des conditions dantesques, les sapeurs-pompiers s’efforcent de mettre en sécurité "un maximum de personnes à la mairie".

Depuis Nice, le préfet a activé le plan de sauvegarde communal. Vésubie, Roya et Tinée sont en état d’alerte maximal.

Secourus in extremis

Héroïques secours. Stoïques dans la tempête. Mais conscients de l’urgence vitale.

"Un hélico, il nous faut un hélico!"

Impossible de les appeler à la rescousse: outre les communications HS, le plafond nuageux est trop bas. Il faudra faire sans.

19 h. L’adjudant-chef Garcia et un agent des routes escaladent la montagne pour rejoindre 17 naufragés et une policière municipale, bloqués à Vievola, sur la route du col de Tende. "On porte les gens avec de l’eau jusqu’à la taille. Dont un petit transi de froid, qui hurle. Au moment où on sort les deux dernières personnes, la route s’effondre et les voitures tombent dans la Roya… Là, on réalise que cet événement est du jamais-vu. Que ça devient très chaud, vu la furie de la Roya."

Plus tard, David Garcia apprendra que ses hommes ont évacué 80 résidents de l’Ehpad de Tende, rongé par les flots.

Même abnégation dans la Vésubie. Les sapeurs-pompiers bravent le déluge, les routes barrées, l’eau qui fait trembler le sol "avec une violence inouïe", se souvient Jean Giudicelli. Il en est sûr: "Les actions de sauvetage et de mises en sécurité dans la Vésubie ont sauvé des centaines de personnes."

Mais les secours le savent : même avec mille précautions, le danger reste latent. Pour eux aussi.

Vies englouties

À Saint-Martin-Vésubie, les casernes du Sdis et de la gendarmerie sont à terre. Le patron des gendarmes locaux est lui-même emporté par les flots. Il parvient à s’en extraire et à trouver refuge pour la nuit. À Tende, la voiture de David Garcia est happée par la Roya. Il doit la vie à "la maîtrise extraordinaire" de l’agent des routes, qui parvient à l’immobiliser contre un muret. Il prendra quelques instants pour enregistrer une vidéo pour ses enfants. Au cas où…

Début de soirée. Des sapeurs-pompiers partent vers Roquebillière, en reconnaissance et en quête de réseau. Parmi eux, le commandant Bruno Kohlhuber et le pompier volontaire Loïc Millo. Soudain, stupeur. À la Bollène-Vésubie, la route se dérobe sous leurs roues, sous les yeux de leurs collègues.

"C’était l’accident imprévisible, soupire le commandant Giudicelli, encore marqué. On l’apprendra un long moment après. On est tous abasourdis. On perd deux frères d’armes dans la bataille. Deux héros. Mais on doit continuer; les gens ont toujours besoin de nous." Les secours sauvent nombre de vies. Mais ne peuvent étancher la soif meurtrière d’Alex.

À Roquebillière, les octogénaires Josette et Léopold Borello sont emportés dans leur maison, sous les yeux impuissants des secours et de notre reporter Grégory Leclerc. Ses images de la maison cernée par les flots deviendront emblématiques de la tempête.

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Au col de Tende, le berger Armand Giordano réchappe à la mort, mais voit partir son frère Joseph. Alex fera 18 victimes. Huit d’entre elles n’ont pas été retrouvées.

Le salut des airs

3 octobre 2020, 6h du matin. La pluie a enfin cessé. Le soleil se lève sur les vallées groggy. Les habitants sortent de leur maison ou de leur refuge nocturne. Incrédules, ils découvrent un tableau d’apocalypse. Ils ne reconnaissent plus ces paysages si familiers.

Pour les secours, ce soleil, "c’est une fenêtre de tir qui nous permet de lancer toutes les forces dans la bataille", explique le commandant Giudicelli. Les renforts affluent. Les hélicos décollent. Les évacuations débutent. L’aéroport Nice Côte d’Azur orchestrera des centaines de rotations aériennes.

Mission prioritaire : acheminer des secours, de l’eau et des médicaments. Et amener les sinistrés sur le littoral.

Un bon millier de sapeurs-pompiers est déployé. Professionnels, volontaires, tous "forcent le respect", insiste Jean Giudicelli. Ils reçoivent des renforts précieux du PGHM, des militaires de l’UIISC7 du Var, d’équipes cynophiles de la France entière.

"Ça a été titanesque. L’engagement a été sans faille pendant des semaines. Cet événement climatique fera date dans la sécurité civile française. On a fait face à quelque chose que personne n’avait jamais vu auparavant! Malgré tout, on a su réagir très rapidement."

En reconstruction

11 h. Au prix de cinq heures de crapahutage en montagne, David Garcia regagne Tende. Il découvre "un village dévasté", "des gens hagards qui errent au niveau de la gare".

Dans la Roya coupée du monde, silence. Les hélicos se font attendre. Les premiers n’atterriront que deux jours après la tempête. Une profonde blessure pour ses habitants, qui passeront 48 h chrono en mode survie.

David Garcia songe à eux, depuis la Lorraine où il vit depuis. Sa blessure, à lui, reste visible sur son visage. "Ça fait partie de mon histoire…"

Désormais, ce Niçois de 40 ans est sur le qui-vive dès qu’il pleut. Comme tant d’autres, comme les vallées, il a dû penser à se reconstruire.

Mais ce qu’il retient, ce sont des noms. Ceux de ses frères d’armes. Romain, Quentin, Gabriel, Benoît… Ces gendarmes locaux ont enchaîné des missions dignes d’un théâtre de guerre. Comme les pompiers, comme l’ensemble des forces de secours qui ont répondu à la "bombe météo".

C’est à eux, aussi, que les vallées doivent d’être encore debout aujourd’hui.

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Quelques jours après la tempête, à Tende, Stéphanie remercie Romain, le gendarme qui l'a sauvée. Photo Dylan Meiffret.

A l'automne la végétation et la brume donnent au même paysage un caractère "fantastique"

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